Calendriers de l'Avent

[Calendrier 2017] Jour 25 : Projet collaboratif Films hivernaux

Je tiens tout d’abord à remercier tous les participants au calendrier de l’Avent qui étaient très nombreux cette année. Votre enthousiasme fait plaisir à voir et le projet sera sans aucun doute réitéré l’année prochaine. Je remercie aussi spécialement toutes les personnes qui ont pu prendre le temps de regarder un film. Sans plus attendre, voici une petite sélection que vous allez pouvoir visionner pendant ces fêtes, et il y en a pour tous les goûts.

Esprit de Noël
Partageons ensemble ces instants.

Tokyo Godfathers – Japon – 2003

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Luthien : Trois sans-abris vivant à Tokyo découvrent un bébé abandonné la veille de Noël et ils décident alors de retrouver ses parents. Les trois protagonistes forment un groupe atypique : Gin est un homme ruiné et alcoolique, Hana est une femme transgenre et Miyuki est une adolescente fugueuse. Ils se disputent souvent mais se protègent aussi comme une vraie famille. Chacun des protagonistes sera confronté à son passé en même temps que leur quête avance. Si l’on ne peut nier certaines facilités dans l’écriture avec énormément de coïncidences, la sincérité dont le film fait preuve les pardonne facilement. Il est magnifique visuellement avec des paysages splendides et réalistes tout comme les personnages très expressifs. Ce film touchant et humoristique est parfait pour les fêtes de fin d’année.

Season of Snow – giniro no season – Japon – 2008

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Mila : Encore une fois, ce film-là n’a pas de rapport avec Noël. Mais il y a de la neige, et du ski dedans ! Et aussi une communauté très soudée, avec de la chaleur humaine, et je trouve que ça fait Noël, donc ça compte.

Le film se déroule au milieu des montagnes, dans une petite ville touristique où les gens viennent faire du ski, et on suit trois amis (dont un interprété par Eita, c’est important) particulièrement bons skieurs avec une tendance à mettre la pagaille en ville, qui croisent la route d’une jeune femme venue s’entraîner au ski, parce qu’elle est sur le point de se marier dans la neige.

Season of Snow a une seconde partie bancale, ce que je trouve dommage, mais si elle dérangera plus certaines personnes, je suis quand même passée par-dessus, et c’est un film pour lequel j’ai ressenti beaucoup d’affection, parce que j’en avais pour ses personnages. Les trois amis skieurs sont attachants, parce qu’il y a une bonne camaraderie entre eux mais qu’il y a également des moments plus posés où l’affection va au-delà de la déconnade, et si on se demande pourquoi les villageois tolèrent leurs bêtises, lorsqu’arrive l’explication, elle a quelque chose de touchant, car on sent la solidarité d’une communauté qui s’apprécie vraiment. Il y a une certaine naïveté à Season of Snow, qui m’a posé problème à la fin, mais qui s’avère attachante à d’autres endroits, et si le film a une part de mélancolie, et des éléments tragiques (dont un pas très bien géré, c’est tout mon souci avec le film) il est avant tout optimiste, et pour un film de Noël (qui n’est pas de Noël vraiment, mais tagueuleyadelaneigeçacomptebordayl) je trouve cela mieux, personne n’a envie de passer les fêtes au 36ème sous-sol de la déprime (ou peut-être que si, je sais pas, mais je vais partir du principe que non). Toute l’idée de Season of Snow c’est qu’il faut regarder devant soi, et avancer par petit pas : qu’on vise une médaille d’or ou qu’on veuille juste apprendre à descendre une pente d’un mètre sans tomber, la grandeur de l’objectif n’importe pas, l’essentiel c’est d’avoir fait un pas en avant plutôt que de l’avoir fait en arrière ou d’être resté complètement sur place. J’aime bien l’idée, et j’aime bien ce film, qui m’a certes frustrée, mais également amusée et touchée.

Actresses – yeobaeudeul – Corée du Sud – 2009

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Luthien : Le 24 décembre 2008, six actrices se réunissent pour un photoshoot organisé par Vogue. C’est la première fois dans l’industrie de la mode coréenne que des actrices se réunissent en même temps pour une séance de photos de ce magazine. Le film alterne des séances de shooting avec des moments de discussion tout en suivant une légère intrigue. C’est difficile de discerner la réalité et la fiction. Je suppose que la plupart des moments sont préparés à l’avance mais certaines réactions semblent prises sur le vif et sont touchantes. Je pense notamment aux discussions sur le mariage et le divorce, ce dernier perçu de manière défavorable et ayant impacté la carrière de certaines actrices.

Les six actrices ont des âges variés, de la vingtaine à la soixantaine, et ont aussi des expériences de vie différentes, sans parler de leur popularité. Yun Yeo Jeong, Lee Mi Suk, Go Hyeon Jeong, Choe Ji Woo, Kim Min Hui et Kim Ok Bin se prêtent ainsi au jeu. La plupart se connaissent et ont déjà travaillé ensemble. Certaines débutent juste tandis que d’autres sont populaires à l’étranger. Chacune tente de trouver sa place dans ce petit groupe d’actrices. Si les premières échanges sont un peu difficiles, au fil de la soirée (et de la boisson consommée), les langues se délient, et les actrices finissent par se rapprocher et échanger des confidences. Il ne faut pas oublier que c’est un film mais le format mockumentary fait se questionner ainsi que les révélations des différentes actrices. Le spectateur a ainsi l’impression de partager des moments de vie réels de ces actrices, réunies le soir du réveillon, et le célébrant ensemble.

Romances de Noël
« Loooooooove is the moment »

Sound of colors – dei ha tit – Hong-Kong – 2003

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Jodie : C’est l’histoire de deux couples qui se rencontrent durant les fêtes de Noël, par un signe du destin, ou plus précisément, grâce à l’intervention d’un ange. On a une femme aveugle, qui rencontre un gars à la tête d’une agence matrimoniale, un peu truand. Après leur rencontre, cet homme deviendra lui aussi aveugle, du jour au lendemain, par un coup du sort. Le deuxième couple est formé de deux personnes au parcours similaire : ils ont tous deux eu le cœur brisé et ils prennent régulièrement le métro.

Voilà un joli conte de Noël. Grâce à l’intervention d’un ange, deux couples se rencontrent et sont mis à l’épreuve. Ils en deviendront plus heureux. En tant que fan de Tony Leung Chiu Wai, j’étais heureuse de le retrouver dans ce film romantique. J’ai beaucoup aimé son couple avec l’actrice que je ne connaissais pas, qui a un physique et un jeu intéressants. Le deuxième couple est plus simple et plus en retrait, donc il a moins capté mon attention. Cependant, le tout se regarde très bien, c’est attendrissant, poétique (je pense en particulier aux passages musicaux), mignon, la réalisation est belle et nous transporte, il y a des trouvailles originales dans la mise en scène.

Et, ce qui fait le plus de ce film, c’est qu’il aborde le thème de l’handicap visuel sur un ton positif. En effet, l’héroïne aveugle se débrouille très bien toute seule, elle est indépendante. Elle va donc être un réel appui pour le héros.

Un film que je recommande (comme 99,9 % des films de Tony Leung Chiu Wai), injustement méconnu et donc difficile à trouver. Ne cherchez pas un chef-d’œuvre ou un drame avec des scènes particulièrement poignantes, mais plutôt une romance tendre avec un peu de magie. C’est un conte tout à fait dans l’esprit de Noël, tout simplement.

Happy Ero Christmas – Corée du Sud – 2003

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Jodie : Le héros est flic et amoureux, mais la demoiselle en aime un autre. Qui plus est, elle est courtisée par un chef de gang qui veut la conquérir avant Noël.

Je n’ai pas été emballée plus que cela, j’ai un peu manqué d’attention, mais voilà il n’y a là rien d’original. Rassurez-vous, il n’y a pas de mauvaise surprise non plus, avec une histoire si classique cela paraît difficile. Et j’étais contente de retrouver ces deux acteurs qui me plaisent bien, Cha Tae Hyun et Kim Sun Ah. Et évidemment, avec un tel titre, on peut s’en douter, on ne peut pas faire plus film de Noël que celui-ci. Ils en parlent tout le temps, il y a les musiques, les décorations… bref on est bien dans l’ambiance.

Watashi ni unmei no koi nante arienaitte omotteta – Japon – 2016

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Titesilve : Riko Shirono n’a pas vraiment de projets sur le plan amoureux et pourtant elle est conceptrice pour des otome games (jeu de simulation amoureuse). Elle est embauchée par la société de Soichiro Kurokawa. Leur relation est électrique mais celui-ci lui demande son aide afin de gagner le cœur d’une de ses employées, Momose Haruka. Cela va amener les deux collaborateurs à se rapprocher…

C’est léger, assez drôle et totalement mignon. Le scénario est prévisible, mais je n’ai vraiment pas boudé mon plaisir 🙂 . Il n’y a pas besoin d’être devin pour imaginer ce qui va se passer dans ce téléfilm, il n’y a pas de surprises en vue mais ça ne m’a pas dérangée. On sait ce qu’on regarde  quand on regarde Watakoi. L’histoire est bien racontée, les personnages sont attachants et perso je n’en demandais pas plus. Le parallèle entre la conception d’otome games, avec ses personnages masculins stéréotypés et la recherche de l’homme « parfait » est assez intéressante à suivre, puisque même Riko, qui dit ne plus rien attendre de l’amour se retrouve à les appliquer pour ses jeux parce qu’elle sait que c’est réconfortant pour les femmes à qui elle s’adresse. Cela permet de retrouver des repères, d’être en terrain connu et ça permet de se sentir mieux. Parce qu’on connaît le « motif » comme dit l’héroïne, qu’on le maîtrise et que ça donne une sensation de contrôle sur la situation. Les happy end, on aime tous ça 😀 .Et Watakoi, ça a le même effet. Le spectateur suit tranquillement un chemin bien connu, qui va l’amener à une fin attendue. Et comme c’est un téléfilm bien tourné, j’en suis ressortie avec le sourire et une jolie sensation de bien-être. Et puis, cela m’a bien fait rire de voir les otome games transcrits dans la vraie vie: ça donne des situations plutôt drôles et comme j’y joue moi-même, je me suis sentie concernée par le phénomène 😉 . Et puis surtout, je me suis attachée aux personnages malgré le format court (ce qui prouve que Watakoi est bien foutu) et je voulais suivre leur histoire jusqu’au bout, même si elle était prévisible. J’ai craqué sur Takahashi Issei (of course, il est sexy en noir 😛 ) et sur son personnage qui sous une apparence brusque, est quelqu’un de timide qui a bon cœur. Tabe Mikako est adorable dans ce rôle et elle m’a touchée, j’avais vraiment envie que son personnage ait une fin heureuse. D’autant que j’ai vraiment apprécié Riko: elle est franche et malgré ses insécurités c’est une battante (la scène de la réunion d’anciens élèves est tellement satisfaisante héhé). Bref, voir ces deux-là se chercher c’était vraiment chouette. Pour résumer, j’ai passé un très bon moment avec Watakoi. Il n’a rien d’extraordinaire mais il a parfaitement rempli sa mission en me proposant une romance sympathique portée par des personnages attachants. Je vous le conseille 🙂 .

Blanc
Vive la neige, vive la neige d’hiver !

The Snow Woman – kaidan yukijorô – Japon – 1968

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Mila : Sur lequel, moi, je suis tombée sous le titre Ghost Story of the Snow Fairy, or je trouve que c’est un joli titre, et c’est bien pour ça que j’ai décidé de le regarder. L’histoire est celle d’un apprenti sculpteur qui, avec son mentor, va chercher un arbre légendaire en plein hiver, afin d’en faire une statue pour un temple du coin. Mais lui et son maître croisent le chemin de la femme des neiges, un esprit redoutable, qui tue aussitôt le maître du jeune homme. Néanmoins, elle épargne l’apprenti, car il est jeune et joli. La seule condition : il ne devra jamais parler, à qui que ce soit, de leur rencontre, ou elle reviendra le tuer. Plus tard, alors qu’il a quand même été chargé par le temple de réaliser la statue, notre héros fait la rencontre de Yuki (ou « neige » en japonais), une jeune femme très belle et très douce dont il tombe rapidement amoureux.

The Snow Woman n’a aucun rapport avec Noël, mais en revanche, il y a plein de neige dedans, et comme ça a tout d’un conte, je trouve que ça rentre dans le thème. Au début, j’ai eu du mal à rentrer dans le film, je vous l’avoue. Je le trouvais très joli à regarder, avec ses flocons, et son esprit pâle, mais le rythme est très lent, et j’ai beau ne pas manquer de patience, je ne devais pas être dans le bon état d’esprit car j’ai trouvé le temps assez long dans la première partie. Dans la seconde, ça s’arrange. Parce qu’on nous ajoute des éléments à l’histoire, mais aussi, je pense, parce que j’ai commencé à véritablement m’attacher aux personnages, et par « personnages » je veux dire « personnage » et par « personnage » je veux dire « Yuki ». Le héros ne m’a pas fait grand-chose, mais j’ai beaucoup aimé notre femme des neiges, qui de figure inquiétante et apparemment cruelle, devient tout autre chose le long du film. Je ne vais pas trop vous en dire, mais j’ai été touchée par le portrait de son personnage. Et oui, le film reste également très joli tout le long. Après… je ne sais pas non plus si c’est un film que je vous conseille outre-mesure ? Difficile à dire. Il est plaisant pour les yeux, j’aime beaucoup le personnage féminin central et son actrice, ainsi que cette forme de « conte enneigé »… mais c’est vrai quand même qu’il y a des moments où j’ai regardé ma montre métaphorique, et que ce n’est pas un film qui va me marquer pour les années à venir. Après, je n’exclue pas la possibilité de l’avoir juste regardé au mauvais moment, donc à vous de voir ^-^

Frissons
Brrrrrrr je tremble…de froid ou de peur ?

The Fortress – namhansanseong – Corée du Sud – 2017

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Littleangele : Je propose le film The Fortress pour cette sélection hivernale. Paysage gelé, neige à perte de vue, ce film met en scène un siège durant un hiver très rude. Le manteau blanc de Noël est assurément de mise, ainsi que les désagréments qui vont avec : le froid, les gerçures, la famine, les couvertures en paille, etc. Cependant, ne vous attendez pas à l’ambiance de Noël. Oh non, dans The Fortress, il est question d’historique, de politique et de stratégie. On est plongé en 1636, lorsque le roi Injo se réfugie dans la forteresse de Namhansanseong face à l’attaque de la dynastie Qing. Là, deux partis s’opposent : celui qui exhorte à traiter avec les Qing et celui qui tient à résister quoi qu’il arrive. On pourrait s’attendre à un film guerrier, mais il s’agit surtout de débats, d’abord sans fin, puis intéressants lorsque les conseillers du roi avancent tour à tour des arguments plus que valables. Au final, tout revient à décider de ce qu’ils devront sacrifier alors que la misère descend sur le peuple coréen au cours de ce long hiver. The Fortress est un long-métrage historiquement enrichissant et très beau visuellement. Toutefois, il faudra supporter quelques longueurs lorsque les discussions deviennent parfois interminables.

Kazuo Umezu’s Horror Theater : The Present – Umezu Kazuo: kyofu gekijo : purezento – Japon – 2005

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Mila : Je pensais avoir vu des tas de films asiatiques tournant autour de Noël, mais en participant à ce projet collectif, j’ai réalisé qu’en fait… ben, non. Je me suis creusé la cervelle, et finalement, le premier film à m’être venu en tête, c’est celui-là, l’adaptation filmographique d’un manga de Kazuo Umezu (aussi auteur de l’Ecole Emportée qui a donné Long Love Letter), que j’avais regardé il y a des années, parce que sur l’affiche, un des acteurs ressemblait à Kame (Nashi Kazuya), et bien sûr parce que horreur = yay. A noter qu’il y a eu plusieurs films dans le « Kazuo Umezu’s Horror Theater », dont un (The Bug) réalisé par Kurosawa Kiyoshi (Kairo, Cure, Shokuzai, Real, Creepy, etc), d’ailleurs. Mais dans The Present il y a un père Noël, et même un renne, donc c’est celui qui nous intéresse.

The Present raconte l’histoire de Yuko à qui, petite fille, on a assuré que le père Noël lui apporterait des cadeaux si elle était sage, mais la punirait aussi si elle faisait des bêtises. Des années plus tard, on la retrouve adolescente, et la petite fille adorable a laissé place à une jeune fille qui ne communique plus avec sa famille, et a oublié les valeurs traditionnelles de Noël. Avec des amis (et notamment le garçon qu’elle aime), après une nuit bien arrosée, elle se rend dans un hôtel, et ils y sont tous accueillis par un père Noël inquiétant, qui s’avère bien vite également dangereux.

The Present est un film très court, il ne fait même pas une heure, et il n’est pas à mettre entre toutes les mains : c’est un slasher, et il y a pas mal de gore. Alors, c’est du gore plutôt grotesque, il est là pour amuser plus que pour effrayer, et je ne dirais pas qu’il est ultra-convaincant, mais quand même, si les bouts de cervelles et les membres coupés c’est pas à votre goût, à mon avis, The Present, ce n’est pas trop pour vous. En tout cas, moi, j’ai bien aimé. Il n’aurait pas fallu que ce soit plus long, mais je me suis amusée devant ce film, et j’ai surtout bien aimé la présentation. C’est pas un film fin, mais j’ai apprécié l’ambiance, et notamment les décors et l’éclairage, avec ses lumières vertes et rouges qui veulent créer l’ambiance « Noël ». Je ne dirais pas que je me suis attachée aux personnages, mais je trouvais ça quand même assez injuste ce qui leur arrivait, donc j’avais pas envie de les voir mourir, et il y a des passages qui m’ont fait rire. Mon favori, je pense, est celui où le lead masculin ferme la porte sur le vilain père Noël, et la maintient fermée, se tournant vers deux autres personnages pour leur dire « fuyez, je vais le retenir », sauf qu’il se retourne sur du vide, parce que les deux autres se sont déjà barrées depuis longtemps, elles ont pas attendu qu’il leur demande. C’est un petit film, une curiosité, rien de mémorable à mon avis, et rien qui vous fera apprécier un slasher si vous n’aimez pas ça à la base, mais pour ma part, j’ai passé un moment sympathique devant.

As-tu déjà vu certains de ces films ? Peux-tu nous en conseiller d’autres ?