Films d'animation

[J-Movie] Steamboy

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Llyod : La science doit révéler la vérité universelle, pas aider la stupidité des hommes.

Titre original: スチームボーイ/ suchiimubooi
Pays: Japon
Genre: Aventure, Steampunk
Durée: 131 minutes
Sortie: 17 juillet 2004
Réalisateur: Katsuhiro Otomo
Scénaristes: Sadayuki Murai et Katsuhiro Otomo
Producteurs: Shinji Komori et Hideyuki Tomioka
Compositeur: Steve Jablonsky
Monteur: Takeshi Seyama
Directeur de l’animation: Tatsuya Tomaru

Synopsis : Au 19ème siècle, alors que l’Angleterre prépare son Exposition Universelle, le jeune Ray, un gamin surdoué, réussit à maîtriser une nouvelle invention ultra-puissante et dévastatrice et va l’utiliser pour lutter contre les forces du mal, sauver sa famille et Londres de la destruction.

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Étant doté de l’un des plus gros budgets de l’animation japonaise, Steamboy a nécessité dix années de production. Cet investissement est récompensé par un résultat visuel époustouflant avec notamment des décors très détaillés. D’inspiration steampunk, l’histoire de ce film se situe pendant l’ère victorienne. Les codes du genre sont respectés avec d’innombrables inventions ayant recours à la vapeur (steam = vapeur) tout en mettant le discours sur la science au cœur de l’intrigue.

Ray : Pourquoi est-ce que grand-père n’est pas ici pour t’aider ?
Edward : La différence d’opinions. Tu comprendras un jour. La science n’est pas un sujet occulte comme l’alchimie. Ce n’est pas pour les nobles ou pour les membres de la famille royale dans leurs palais ou les moines dans leurs cathédrales. La science n’est ni une croyance ni une sorcellerie. C’est un fait prouvable qui peut nous métamorphoser et transformer au plus profond de nous-même. Toutes les souffrances de l’humanité, les siècles de misère et de ténèbres, la science peut changer cela. Mais quelle est son utilité si nous n’apportons pas son pouvoir à tous ? L’humanité entière en a immensément besoin. Elle attend la bénédiction de la science. Le monde entier attend le pouvoir de la Tour Steam !

L’histoire de ce film se base sur trois générations d’une même famille. Le grand-père, Lloyd Steam, est un inventeur très réputé. Son fils, Edward, a suivi le même chemin. Tous les deux travaillent ensemble à la construction d’une puissante invention : la Tour Steam. Le grand-père est prêt à tout risquer pour la science tandis que son fils se montre un peu plus prudent. Lorsqu’un accident arrive, leurs points de vue sur la science divergent. Le grand-père pense que la science est faite pour aider les hommes mais qu’elle ne doit pas être utilisée à des fins destructrices. Le père ne partage pas cette opinion. Pour lui, la science est un instrument de pouvoir. Les hommes ont besoin de la science et il est prêt à tout sacrifier pour atteindre ses objectifs, quitte à faire des ravages sur une population ignorante. Ray, le fils et petit-fils, se retrouve au milieu de tout ça. Il est un ingénieur très doué malgré son jeune âge ce qui le sauvera de bien des situations. Lorsqu’il entre en possession d’un objet très convoité, il passera son temps à aller d’un camp à l’autre – de façon volontaire ou  non, comprenant peu à peu les enjeux moraux de chacun des groupes. Chaque membre de la famille devra effectuer des choix mais au final ils continueront à avoir des idées opposées. Ray est encore un peu jeune pour tout réaliser et afficher pleinement ses idéaux mais il ne pourra pas laisser des vies humaines être sacrifiées au profit de la splendeur et de l’avancée de la science.

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Après une introduction énigmatique qui s’expliquera par la suite, le film présente Ray et son acquisition d’une sorte de balle où de la vapeur a été mise sous pression. Cette source d’énergie extraordinaire est aussi très dangereuse. Elle est désirée par de nombreux scientifiques quelques soient leurs aspirations. S’ensuit alors une course-poursuite endiablée qui donne le ton du film puisque le rythme ne faiblira jamais, enchaînant action sur action, entre poursuites et destructions. Edward Steam travaille pour la fondation O’Hara qui lui prodigue des fonds pour ses recherches tandis qu’il lui procure des armes. Celles-ci seront présentées lors de l’Exposition Universelle dans de vraies scènes de batailles alors que l’autre camp cherchera à arrêter cette fondation par les mêmes moyens. Ray et Scarlett, la petite-fille du directeur de la fondation O’Hara, se retrouveront au centre de ces destructions. Égoïste, habituée à ce qu’on cède au moindre de ses désirs, Scarlett est étonnée par la froideur de Ray. N’ayant connu que le milieu dans lequel elle a été élevée, il lui paraît normal que des pertes puissent subvenir si sa fondation a des avantages à gagner. Comme Ray et elle sont plus ou moins du même âge, elle le suivra dans ses aventures et changera peut-être un peu de comportement.

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Lloyd : Tu dois protéger la science de la perversité humaine et préserver l’avenir.

Le film se termine dans un dénouement sensationnel où la puissance de la Tour Steam est à son apogée et où chaque membre de la famille Steam sera confronté à un choix décisif. Le générique final montre des images de ce qu’il advient des héros par la suite.

Ressenti : ★★★★☆

Article originellement publié le 25 décembre 2017.

Films d'animation

[J-Movie] Tokyo Godfathers

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Nous sommes des sans-abris, pas des héros de films d’action.

Titre original: 東京ゴッドファーザーズ/ tokyo godfathers
Pays: Japon
Genre: Aventure, Comédie, Drame
Durée: 88 minutes
Sortie: 8 novembre 2003
Réalisateur: Satoshi Kon
Scénaristes: Keiko Nobumoto, Satoshi Kon
Producteurs: Shinichi Kobayashi, Masao Takiyama, Taro Maki
Compositeurs: Keiichi Suzuki, Moonriders
Character design: Kenichi Konishi, Satoshi Kon
Directeur artistique: Nobutaka Ike
Directeur de l’animation: Kenichi Konishi
Directeur de la photographie: Katsutoshi Sugai

Synopsis : La veille de Noël, trois-sans abris de Tokyo trouvent un bébé abandonné dans les ordures. Ils décident alors de retrouver ses parents.

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Trois sans-abris composent une famille atypique. Gin est un homme ruiné et alcoolique, Hana est une femme transgenre et Miyuki est une adolescente fugueuse. La veille de Noël, ils découvrent par hasard un bébé abandonné. Si Gin et Miyuki veulent emmener l’enfant à la police, Hana a toujours voulu en élever un. Pensant que c’est un cadeau de Dieu, elle veut en prendre soin. Raisonnée, elle comprend qu’elle ne peut le garder mais elle convainc ses amis de retrouver les parents du bébé qu’ils prénomment Kiyoko (enfant pur).

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Hana : « Même un bon à rien de père n’oublie jamais son enfant. »
Miyuki : « Je sors. »
Fin : « Qu’a-t-elle ? »
Hana : « Même un enfant n’oublie jamais ses parents. »

Les voilà alors tous les trois partis en quête de la famille du poupin. Les protagonistes seront aussi confrontés à leur passé respectif. Chaque personnage se retrouve seul à un moment donné ce qui rend possible une certaine introspection. Leurs problèmes personnels sont réglés en même temps que leur mission avance. Il y a énormément de coïncidences avec notamment des rencontres fortuites mais l’intrigue progresse ainsi à un rythme assez soutenu tout en réservant quelques surprises. Certains personnages ne servent qu’à en introduire de nouveaux pour permettre à l’histoire d’avancer mais même les plus mineurs sont intéressants. Les protagonistes montrent une évolution et le film prône l’importance de la famille, que cela soit celle biologique ou celle qu’on se choisit.

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L’animation est magnifique. Les paysages ou les monuments sont superbes et semblent tout à fait réels. Les personnages sont tous très différents les uns des autres et leurs expressions très réalistes bien qu’exagérées. Les protagonistes sont mémorables, particulièrement Hana, et les illustrations transmettent parfaitement leurs émotions. Malgré certains aspects sombres, le film présente beaucoup d’humour tout en se montrant parfois poétique.

Tokyo Godfathers est un film touchant et sincère qui accorde de l’importance aux valeurs familiales et à l’espoir tel que l’on se peut se représenter l’esprit de Noël. Si le christianisme présent ne peut être oublié, il sert surtout de prétexte pour divers événements.

Ressenti : ★★★★★

On se prépare une boisson chaude et on se cale confortablement devant son écran pour visionner ce film !

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Article originellement publié le 29 décembre 2017.

Films d'animation

[J-Movie] Porco Rosso

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Je préfère encore être un cochon décadent qu’un fasciste.

Titre original: 紅の豚/ Kurenai no buta
Pays: Japon
Genre: Aventure, Comédie, Romance
Durée: 93 minutes
Sortie: 18 juillet 1992
Réalisateur: Hayao Miyazaki
Scénariste: Hayao Miyazaki
Producteur: Toshio Suzuki
Compositeur: Joe Hisaishi
Directeur de la photographie: Atsushi Okui
Studio d’animation: Studio Ghibli

Synopsis : Sur les côtes de la Mer Adriatique, dans les années 20, Marco Pagot, alias Porco Rosso, un aviateur chasseur de primes à tête de cochon, lutte contre des pirates de l’air pour l’amour de Gina et le souvenir de ses compagnons d’armes.

Comme il en est coutumier, Hayao Miyazaki nous livre ici un nouveau chef d’œuvre. Le protagoniste de ce film, Marco Pagot, est devenu un cochon en raison d’un envoûtement. Nous n’en apprenons guère plus, ce n’est pas le sujet. Porco Rosso, surnommé ainsi comme vous l’avez certainement deviné à cause de son apparence, est un chasseur de prime. En échange d’argent, il accomplit diverses missions. Il ne souhaite pas s’impliquer dans les affaires des hommes pourtant il profite de ce système. Il agit généralement en tant que défenseur à la poursuite des pirates du ciel lorsqu’une grosse somme d’argent est à la clef mais il ne veut pas prendre part à la guerre. Il s’agit d’un personnage charismatique qui possède toute une foule d’admirateurs et d’admiratrices. Porco Rosso fait ainsi figure de héros. Il vit en solitaire sur une île déserte mais il n’est pas isolé du reste du monde comme en témoignent des journaux et la radio. S’il n’a plus une apparence humaine, il éprouve tout de même des émotions. C’est un être assez égoïste qui jouit de sa liberté et ne se soucie pas vraiment des autres. Cependant il lui arrive de nombreuses péripéties qui le forceront à agir.

Adieu jours de débauche et de libertés entre les îles enchanteresses.

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L’histoire se déroule sur les côtes de la Mer Adriatique dans les années 20. L’Italie où les personnages évoluent a changé depuis que Porco Rosso a quitté l’armée. Elle est désormais fasciste et la police est bien décidée à arrêter toute personne contrevenant à leur pouvoir, que ce soit des pirates ou des mercenaires. Si le sujet principal de ce film d’animation n’est pas la guerre, le contexte dans lequel les personnages se situent ne peut s’oublier. Porco Rosso est un célèbre aviateur dont sa renommée fait de lui ce qu’il n’est pas : un véritable héros. Toutefois, il est bien le héros de ce film puisque ce sont ses aventures que nous suivons.

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Porco Rosso affrontant Donald Curtis

Le film présente d’autres personnages importants avec un rival auto-proclamé (tant professionnel qu’amoureux) dans le personnage de Donald Curtis. Celui-ci est un aviateur américain avec un peu de sang italien très doué, il souhaite défier Porco Rosso en duel. Gina, propriétaire de l’Hôtel Adriano et chanteuse, connaît Marco avant sa transformation. Elle a épousé plusieurs aviateurs qui sont tous décédés dans le cadre de leur mission. Amoureuse de Marco qui est la seule personne survivante de leur groupe, elle ne fera pas le premier pas. Fio est la petite-fille du garagiste de Porco Rosso. C’est elle qui va créer son nouvel avion grâce à ses talents de mécanicienne. Elle a beaucoup de cran et elle veut s’impliquer dans son aventure.

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Porco Rosso et Fio

Il y a de nombreuses scènes très touchantes, et d’autres très humoristiques. Hayao Miyazaki nous montre des choses étonnantes, sa magie opère tout au long du film. Les personnages sont tous plus attachants les uns que les autres. Il est difficile de séparer d’un côté les méchants et les gentils puisque les personnages agissent en grande partie dans leurs intérêts et qu’il n’y a pas de manichéisme bien défini. Les personnages se retrouvent tantôt à s’affronter tantôt à collaborer. Le film a dans l’ensemble un ton comique et cela passe notamment par cette variété de personnages. [SPOILER : Surlignez pour lire.] Par exemple, en début de film, une quinzaine de petites filles sont enlevées par des pirates de l’air mais elles n’expriment jamais leur frayeur, bien au contraire, gambadant à leur aise dans l’avion. Outre ces scènes drôles, il y en a beaucoup d’émouvantes notamment quand Porco Rosso est haut dans le ciel et qu’il revoit tout ses camarades tombés au combat… La fin est assez mystérieuse et on ne peut que se demander si l’amour entre Porco Rosso et Gina se concrétise ou si Porco Rosso retrouve sa véritable apparence. [/SPOILER] La musique est généralement douce, elle possède des sonorités assez jazz et c’est surtout la voix qui a plus de présence que les instruments.

Ressenti : ★★★☆☆

Article originellement publié le 27 décembre 2017.