Avis·Films·Les femmes coréennes dans la production audiovisuelle

[K-Movie] MOMO

Momo poster
Momo

Titre original: 모모 / MOMO
Pays: Corée du Sud
Genres: Drame romantique
Durée: 16 minutes
Sortie: 26 octobre 2016
Réalisatrice: Chang Yun Joo
Scénariste: Chang Yun Joo
Producteur: Seo Jeong Min
Casting principal: Han Hae In (So Hee), Kim Yun Ha (Yu Jin) Cha Ji Won (Ah Reum), Ah Mi (Momo)

Trois femmes sont à l’honneur dans ce court-métrage de 16 minutes de Chang Yun Joo. So Hee vit avec sa petite-amie Yu Jin. Cette dernière exerce un métier où elle travaille à domicile, dans une pièce de l’appartement aménagée en bureau. So Hee travaille en extérieur. Leurs emplois ne sont pas décrits mais Yu Jin semble travailler en freelance avec des délais à respecter. Les deux jeunes femmes sont ainsi rarement vues ensemble.

So Hee va revoir son ex-petite-amie, Ah Reum, qui part vivre à l’étranger. Celle-ci lui demande de prendre soin de Momo, le chat qu’elles avaient adopté lorsqu’elles étaient en couple. C’est Ah Reum qui a pris la garde lorsqu’elles se sont séparées mais elle ne peut pas l’emmener avec elle en Allemagne. Yu Jin n’est guère enchantée à cette idée puisqu’elle a le sentiment que ce chat est un souvenir fort de leur relation. So Hee la rassure cependant.

Le problème – prendre en charge le chat adopté d’une précédente relation amoureuse – n’est jamais clairement verbalisé. La compréhension se fait par les événements, les discours et les expressions des actrices. Ce court-métrage doit son titre Momo au nom du chat. Il est le catalyseur en lançant la situation alors qu’il est en fait à peine aperçu. Il est cependant tellement adorable que Yu Jin ne pourra que craquer face à sa bouille. Momo est un court-métrage sympathique à visionner mais qui ne raconte pas grand chose donc je doute de le garder longtemps en mémoire.

Ressenti : ★★★☆☆

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[K-Movie] Our love story

Titre original: 연애담 / Yeonaedam
Pays: Corée du Sud
Genre: Drame romantique
Durée: 99 minutes
Sortie: 1er Mai 2016 (festival) / 17 Novembre 2016 (cinéma)
Réalisatrice: Lee Hyun Joo
Scénariste: Lee Hyun Joo
Compositeur: Choi Yong Rak
Directeur de la photographie: Kwon Yong Jik
Sociétés de production: Korean Academy of Film Arts
Casting principal: Lee Sang Hee (Yoon Jo), Abel Ryu (Ji Soo), Park Keun Rok (Young Ho), Im Sung Mi (Young Eun), Park Joo Hwan (Byeong Gi), Lee Da Yeong (Se Ah), Kim Jong Su (père de Ji Soo), Lee Ji Soo (Professeur de Yoon Jo)

Yoon Joo est une étudiante en arts. Elle élabore ses créations dans un petit atelier avec d’autres camarades de classe. Elle a été reconnue pour ses œuvres mais elle éprouve désormais des difficultés à trouver l’inspiration. En ce moment, elle travaille sur une sculpture à base d’objets de récupération pour sa cérémonie de fin d’études. Son professeur n’est pas très convaincu par ses idées et il l’aide beaucoup pour créer son œuvre finale même si cela s’éloigne de ce qu’elle pensait faire. A côté de ses études qui lui prennent beaucoup de temps puisque Yoon Joo a aussi des responsabilités au niveau de sa classe, elle exerce un petit travail pour avoir de quoi subvenir à ses besoins. Elle peint ainsi des bâtiments en cours de construction. Elle vit en colocation dans un petit appartement. Sa colocataire et propriétaire, Young Eun, se montre amicale envers elle, ne la pressant pas pour le loyer par exemple. Yoon Joo est donc une personne très occupée et qui ne s’est jamais vraiment intéressée à avoir une relation amoureuse.

Un soir, elle est intriguée par une femme rencontrée dans une épicerie. Cette dernière, Ji Soo, est serveuse dans un bar. Pour la remercier de l’avoir dépanné d’une cigarette, elle lui propose de lui payer un coup à l’occasion. Attirée par cette femme, Yoon Joo convaincra aisément ses amis de promo d’aller boire un verre avec elle dans le bar où travaille Ji Soo. Les deux jeunes femmes finiront par se retrouver seules et faire plus ample connaissance. Leur relation démarre ainsi très vite. Bien que Yoon Joo soit inexpérimentée, elle ne sera pas timide et Ji Soo saura la guider avec délicatesse.

Le film suit ainsi leur histoire d’amour d’où le titre Our love story très bien choisi. Yoon Joo et Ji Soo forment un joli couple. Elles passent beaucoup de temps ensemble, parfois au détriment de leur travail ou de leurs études. Elles s’inquiètent pour l’autre et partagent leurs soucis sans pour autant intervenir dans la vie de l’autre. Elles sont très heureuses quand elles sont ensemble ou quand elles pensent à l’autre. Elles agissent en tant qu’amoureuses dans la rue ou dans des lieux clos. Ce n’est cependant pas la même chose quand elles sont auprès de leurs proches.

Yoon Joo révèle doucement son orientation sexuelle – ou plutôt le fait qu’elle aime une femme. Certains l’acceptent mais d’autres la rejettent. Quant à Ji Soo, elle n’a rien dit à son père qui espère qu’elle se marie prochainement. Aucune parole médisante n’est jamais prononcée mais le fait que l’homosexualité ne soit pas facilement acceptée se ressent à travers des silences, des non-dits ou des hésitations. Ji Soo et Yoon Joo ne vivent pas cachées et n’ont pas honte de ce qu’elles mais elles ne peuvent pas pour autant vivre facilement leur amour au grand jour et en parler à tous leurs proches.

J’ai trouvé la fin du film un peu abrupte quand elle est soudainement survenue mais je l’ai mieux comprise par la suite. Le film s’intéresse à l’histoire d’amour de ces deux femmes tout en explorant leurs vies. Elles commettent toutes les deux des erreurs dans leur relation dont des problèmes de communication. Yoon Joo s’est beaucoup trop impliquée dans cette relation, au point d’en oublier son art. Celui-ci est d’ailleurs un reflet de sa vie amoureuse. Quant à Ji Soo, elle ment, à elle-même et aux autres. Avant de pouvoir vivre une véritable histoire d’amour, elles doivent s’accepter tout comme accepter l’autre. Il n’est pas étonnant de ne pas savoir comment leur relation va se terminer puisque l’avenir n’est pas à écrit. A elles d’écrire leur histoire d’amour.

Les films de la réalisatrice Lee Hyun Joo abordent tous des relations amoureuses entre eux femmes. Our love story est son premier long-métrage. J’ai vu Lee Sang Hee dans plusieurs productions (Diary of a prosecutor, 20th century boy and girl, Mistress…) où elle interprète des rôles très différents avec brio. Je découvre vraiment Abel Ryu avec ce film, je l’ai aperçue dans quelques rôles secondaires. Les deux actrices partagent une belle alchimie et leur couple semble très réaliste.

Ressenti : ★★★☆☆

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[K-Movie] Ordinary family

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Titre original: 바캉스 / Vacance
Pays: Corée du Sud
Genres: Drame, Famille, Comédie
Durée: 24 minutes
Sortie: 2014
Réalisatrice: Lee Hyun Joo
Scénariste: Lee Hyun Joo
Société de production: Korean Academy of Film Arts
Casting principal: Lee Sang Hee (Su Young), Kang Jin Ah (Young Mi)

Lee Hyun Joo a réalisé le court-métrage Ordinary family en 2014 pendant qu’elle étudiait à l’académie coréenne des arts filmiques (KAFA). Lee Sang Hee (20th century boy and girl, Diary of a prosecutor) interprète le rôle principal, ; elle a par la suite travaillé de nouveau avec la réalisatrice pour son premier long-métrage en 2016. Elle partage l’écran avec Kang Jin Ah. Elles sont très naturelles ensemble. D’une durée de 24 minutes, ce court-métrage met en scène une famille dysfonctionnelle.

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Young Mi & Su Young

Su Young et Young Mi sont deux femmes vivant à Séoul. Elles sont en couple depuis assez longtemps pour être complètement à l’aise avec l’autre. Elles prévoient de partir pour la première fois en vacances ensemble. Cependant, la veille de leur départ en vacances, Su Young apprend que son père est hospitalisé. Elle n’a pas d’autre choix que d’aller lui rendre visite dans sa compagne natale. Young Mi n’est pas très heureuse de cette nouvelle mais Su Young lui assure qu’elle ne sera absente qu’une seule journée.

Su Young découvre que l’accident de son père n’était pas grave et que celui-ci est à peine blessé. Il a toutefois une nouvelle à lui annoncer : lui et la mère de Su Young vont divorcer ; il va donc venir vivre avec elle à Séoul. Su Young est loin d’être enchantée par cette perspective. La situation de Su Young ne se règle pas rapidement ce qui contraint sa petite amie à la rejoindre. Su Young présente Young Mi comme une amie à sa famille mais leur nuit d’amour ne laisse planer aucun doute sur la nature de leur relation. Les secrets de chacun sont ainsi révélés par inadvertance. Su Young et Young Mi ne se cachent pas vraiment tout comme la mère de Su Young et son nouvel ami. Ils sont cependant dévoilés au grand jour lors d’une confrontation familiale lorsque Su Young explose.

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J’ai beaucoup aimé ce court-métrage qui présente un couple établi fort sympathique. La durée du film ne permet pas d’entrer dans les détails mais leur relation paraît solide et les actrices partagent une forte alchimie. Le court-métrage aborde aussi la famille puisque le récit se focalise essentiellement sur les relations de Su Young avec ses proches. Les liens familiaux apparaissent réalistes ; les membres se cachent des choses pour ne pas blesser les autres mais s’aiment assez pour se pardonner et ne pas craindre d’être abandonné une fois la vérité révélée.

Le titre original du court-métrage est « Vacances » alors qu’il est connu internationalement par « Ordinary family« . En effet, dans le scénario de base, Su Young et Young Mi cherchent à partir en vacances ensemble. La fin donne raison à ce titre tout comme le court-métrage explique la traduction. J’ai beaucoup apprécié le dénouement où les différents personnages sont réunis et partagent un moment complice. Lorsque les crédits défilent, le spectateur ne peut que sourire en regardant cette famille profiter de l’instant présent avec ceux qu’ils aiment.

Ressenti : ★★★☆☆

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[K-Movie] Alice: crack of season

Alice’s season in changing.

Titre original: 앨리스 – 계절의 틈 / aelliseu: gyejeorui teum
Pays: Corée du Sud
Genres: Drame romantique
Durée: 19 minutes
Sortie: 16 juin 2016
Réalisatrice: Chae Gae Hee
Scénariste: Kim Soo Jung
Producteur: Kim Kyung Hwan
Casting principal: Ryu Won (Da Joo), Jang Hee Ryung (Yoon Hye)

Yoon Hye et Da Joo sont deux lycéennes très proches. Elles sont dans la même classe et aussi assises l’une à côté de l’autre. [Petit aparté : En Corée du Sud, il est rare de pouvoir s’asseoir à la place de son choix. Les élèves peuvent être assis par ordre alphabétique, par classement ou bien par hasard.] Yoon Hye et Do Joo passent ainsi beaucoup de temps ensemble. Yoon Hye éprouve pour Da Joo des sentiments qui sont plus que de l’amitié. Elle ne dévoile cependant pas ce qu’elle ressent pour ne pas perdre son amie. Toutefois, elle peut de moins en moins cacher ses sentiments.

Les deux lycéennes discutent de sujets banals : les garçons, les études, la musique, l’homosexualité. Lorsque Da Joo se rapproche d’un garçon rencontré lors d’un rendez-vous arrangé, Yoon Hye ne peut plus rester indifférente et seulement féliciter son amie. Aucun sentiment n’est dévoilé mais des signes de jalousie et de rapprochement sont montrés.

I can’t think about anything right now, said Alice.
That’s all right, Alice. Later on, much later one, slowly think about it. What its name might be. What you’d like to name it.

Le titre « Alice » fait bien entendu référence à Alice au pays des merveilles. Il s’inspire cependant plus du manga Pandora hearts de Jun Mochizuki avec les personnages principaux d’Oz et d’Alice. Je n’ai pas lu cette œuvre donc je ne peux pas vraiment analyser le rapport de sens. Le court-métrage est parsemé de citations de ces personnages, insistant notamment sur le temps qui passe et les sentiments. La suite du titre « Crack of season » me semble ainsi faire référence à une éventuelle future relation amoureuse entre les deux jeunes filles. Le temps passe, les saisons changent et une petite ouverture permet de rêver à un autre avenir.

Alice asked: « Will I understand when I become an adult? »
« It’s not a matter of being a child or an adult, Alice », said Oz.

Ressenti : ★★★☆☆

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[K-Movie] Pragma

Pragma poster
Pragma

Titre original: 프라그마
Pays: Corée du Sud
Genres: Drame romantique
Durée: 16 minutes
Sortie: 2014
Réalisatrice: Park Ji Hyun
Scénariste: Park Ji Hyun
Casting principal: Lee You Min (Yoo Hee), Cho Yun Ju (Joo Yeon)

Pragma est un court-métrage de Park Ji Hyun. D’une durée de 16 minutes, il propose une histoire d’amour entre deux jeunes femmes tout en montrant le rejet de la société auquel elles sont confrontées. Yoo Hee et Joo Yeon sont tombées amoureuses alors qu’elles étaient lycéennes. Elles sont vues souriantes, se retrouvant à l’intercours pour passer un peu de temps ensemble. Ce bonheur n’est que de courte durée puisque circule parmi les élèves un questionnaire de l’établissement leur demandant de dénoncer les élèves homosexuels. Je ne vous décris pas le choc que j’ai eu et la colère ressentie lorsque j’ai vu le gros plan sur ce document avec les traduction des premières questions. Cet effarement est partagé par nos deux héroïnes mais elles sont trop jeunes pour pouvoir résister. Joo Yeon essaye de convaincre sa petite-amie de ne pas s’inquiéter des propos de leurs professeurs mais Yoo Hee ne peut pas passer outre. Elle rompt alors avec Joo Yeon avant que sa famille ne soit prévenue et qu’elles soient toutes les deux exclues du lycée.

Yoo Hee et Joo Yeon se rencontrent par hasard quelques années plus tard. Elles retrouvent rapidement leur complicité d’antan. Yoo Hee a un petit-ami mais n’apprécie guère les marques d’affection de celui-ci. Elle essaye d’avoir une relation considérée comme normale mais ce n’est pas elle. Elle peut se montrer telle qu’elle est avec Joo Yeon. Toutes les deux sont adorables ensemble et échangent de nombreux baisers avec plaisir. Yoo Hee fait tout de même attention à son environnement comme le prouvent les nombreux regards qu’elle jette autour d’elle avant d’embrasser Joo Yeon. Elle a été blessée par ce qui s’est passé lorsqu’elle était adolescente et elle n’a pas oublié le jugement des autres. Elle devra ainsi choisir entre son petit-ami et la promesse d’une vie plus simple ou Joo Yeon et un avenir plus radieux.

Ce film est très court et propose une histoire peu approfondie. Il montre cependant une jolie histoire d’amour et permet d’aborder l’homosexualité en Corée du Sud. A l’école, les jeunes filles ne peuvent rivaliser face à la pression exercée sur elles. Une fois adultes, elles ont la liberté de choisir mais la situation n’est pas forcément plus simple puisque le poids de la société est toujours là. En grec, « pragma » signifie « un fait accompli ou en train d’être accompli » ou « ce qui existe ». Il est difficile d’analyser les intentions de la réalisatrice derrière ce titre. Je pense qu’elle souhaitait montrer que le passé de Yoo Hee et Joo Yeon existe et qu’il ne peut être effacé malgré ce qu’elles ressentent ou tout ce que les autres peuvent dire ou faire. La réalisatrice appuie le regard avec des gros plans sur des petits gestes : manger un chocolat, se tenir la main, etc. pour insister sur des moments simples mais importants. Il suffit de voir l’affiche du film. Pragma est certes trop bref mais il raconte une jolie romance lesbienne tout en critiquant le manque d’acceptation des homosexuels par la société. En 16 minutes, c’est plutôt pas mal.

Ressenti : ★★★☆☆

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