Avis·Films·Les femmes coréennes dans la production audiovisuelle

[K-Movie] The wonder years

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The wonder years

Titre original: 열세살, 수아 / Yeolsesal Soo Ah
Titre alternatif: Thirteen years old
Pays: Corée du Sud
Genre: Famille
Durée: 94 minutes
Sortie: 26 Juillet 2007
Réalisatrice: Kim Hee Jung
Scénariste: Kim Hee Jung
Producteur: Cho Sung Kyu
Compositeur: Kim Jin Man
Directeur de la photographie: Chang Sung Baek
Société de production: Soo Film
Société de distribution: Sponge
Casting principal: Lee Se Young (Soo Ah), Chu Sang Mi (Young Joo), Choi Moo Sung (Yeong Pyo), Kim Yoon Ah (Yoon Sur Young), Yoo Hyun Ji (Ye Rin), Jung Ji Ahn (Eun Ji), Shin Min Gyu (Dae Hyun)

The wonder years, de son titre littéral Soo Ah, treize ans, s’intéresse au passage à l’âge adulte de sa protagoniste. Soo Ah est une adolescente de treize ans en pleine puberté. Affectée par le décès de son père survenu deux ans plus tôt, elle souffre de son absence. Sa mère étant trop occupée à tenir un restaurant pour subvenir à leurs besoins, elle se sent négligée. Soo Ah rêve alors d’une échappatoire à son quotidien.

Il me semble que cette fuite de la réalité prend diverses formes mais elle est surtout synonyme d’une rébellion adolescente. Soo Ah recherche son identité, que ce soit dans l’exploration de sa sexualité, de ses sentiments ou de son origine. Pour cela, elle se révolte contre sa mère.

Soo Ah est une jeune fille plutôt solitaire et renfrognée, qui semble avoir des difficultés à se faire des amis. Elle semble par ailleurs présenter quelques troubles du comportement, comme compter ses pas. Trois relations amicales ou amoureuses sont développées. Si aucune ne lui convient, elles lui permettent de faire ses propres expériences.

Lorsqu’elle aide une camarade de classe, Ye Rin, s’étant fait brutaliser par d’autres collégiennes, cette dernière se rapproche rapidement d’elle. Quelques paroles et rendez-vous suffisent à rendre ces deux adolescentes solitaires amies. Elles sont à l’opposée l’une de l’autre : son amie est jolie, douée à l’école et riche. Cela ne les empêche pas de s’apprécier et de s’amuser ensemble. Soo Ah explore aussi sa sexualité. [SPOILER]Lors d’une nuit où Soo Ah reste dormir chez son amie, alors que celle-ci dort, elle lui caresse tendrement le visage et les cheveux avant de déposer un baiser sur ses lèvres.[/SPOILER]

Lorsque les deux amies rompent le contact en raison d’un malentendu, Soo Ah se rapproche d’une ancienne amie plus âgée, Eun Ji. Celle-ci est une petite délinquante, séchant l’école, et travaillant dans un karaoké. Elle invite des hommes d’âge mur chanter avec elle, ils en profitent pour la peloter contre de l’argent (et plus ?).

La dernière relation qu’elle entretient est celle avec un garçon de son quartier, Dae Hyun. Elle ne l’apprécie pas vraiment mais diverses circonstances font qu’ils se croisent régulièrement. L’adolescent semble se soucier d’elle lorsqu’il la voit régulièrement seul.

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Avec ces trois relations très différentes, Soo Ah expérimente diverses choses mais s’oppose surtout à sa mère. La voir ignorer ses problèmes, ne pas venir à sa cérémonie de remise des diplômes, se rapprocher d’un homme s’occupant d’une décharge, ne lui plaît pas. Elle aimerait avoir son attention. Elle se renferme alors dans un monde imaginaire. Elle a en effet plusieurs hallucinations qui concernent notamment son père et la chanteuse Yoon Sur Young.

Soo Ah est fan d’une chanteuse populaire. Elle découpe ses photographies, écrit un journal en collant des images et en s’adressant à elle, la regarde à la télévision… Peu à peu, elle pense que Yoon Sur Young est sa mère biologique. Elle est alors décidée à la voir pour la questionner. Celle-ci donnant un concert à Séoul, Soo Ah prend le train seule pour la retrouver.

Soo Ah mélange la réalité et la fiction dans son monde imaginaire. Les hallucinations sont impossibles à manquer, surtout celles concernant Yoon Sur Young. En effet, elles détonnent par rapport au reste du film. Les couleurs sont chatoyantes, dans des tons rouges. A chaque apparition de Yoon Sur Young, le spectateur peut assister à un véritable show ! Étrangement, cela se fond bien dans le film. Celui-ci est dans un style plutôt lent, sans être contemplatif, mais notant les gestes du quotidien, avec souvent Soo Ah au centre. Elle est vu attristée lorsque son VCR cesse de fonctionner, en train de marcher dans la rue avec un bâton dans une main et faisant du bruit sur une clôture, ou encore parlant avec les femmes du quartier qui la connaissent depuis longtemps. Une scène s’attarde sur le placement d’un miroir, où la mère de Soo Ah clame ne pas en avoir besoin, symbolisant ainsi son besoin de s’apprêter passé. Son compagnon n’est cependant pas de cet avis.

The wonder years est un film authentique, avec des personnages sincères, parfaitement joués par un casting talentueux. Lee Se Young s’est parfaitement appropriée le rôle de cette adolescente renfermée tandis que Chu Sang Mi brille dans son interprétation de cette mère qui essaye d’élever sa fille tout en essayant d’avoir sa propre vie. A noter la performance de Kim Yoon Ah qu’il est toujours fabuleux d’écouter. Cependant, j’ai moyennement aimé ce film lors mon visionnage notamment dû à sa lenteur d’exécution. Toutefois, réfléchir dessus pour écrire cet article m’a permis de mieux le comprendre et de l’apprécier à sa juste valeur.

Ressenti : ★★★☆☆