Titre original: 모모 / MOMO Pays: Corée du Sud Genres: Drame romantique Durée: 16 minutes Sortie: 26 octobre 2016 Réalisatrice: Chang Yun Joo Scénariste: Chang Yun Joo Producteur: Seo Jeong Min Casting principal: Han Hae In (So Hee), Kim Yun Ha (Yu Jin) Cha Ji Won (Ah Reum), Ah Mi (Momo)
So Hee et Yu Jin
So Hee et Ah Reum
Trois femmes sont à l’honneur dans ce court-métrage de 16 minutes de Chang Yun Joo. So Hee vit avec sa petite-amie Yu Jin. Cette dernière exerce un métier où elle travaille à domicile, dans une pièce de l’appartement aménagée en bureau. So Hee travaille en extérieur. Leurs emplois ne sont pas décrits mais Yu Jin semble travailler en freelance avec des délais à respecter. Les deux jeunes femmes sont ainsi rarement vues ensemble.
So Hee va revoir son ex-petite-amie, Ah Reum, qui part vivre à l’étranger. Celle-ci lui demande de prendre soin de Momo, le chat qu’elles avaient adopté lorsqu’elles étaient en couple. C’est Ah Reum qui a pris la garde lorsqu’elles se sont séparées mais elle ne peut pas l’emmener avec elle en Allemagne. Yu Jin n’est guère enchantée à cette idée puisqu’elle a le sentiment que ce chat est un souvenir fort de leur relation. So Hee la rassure cependant.
Momo
So Hee
Le problème – prendre en charge le chat adopté d’une précédente relation amoureuse – n’est jamais clairement verbalisé. La compréhension se fait par les événements, les discours et les expressions des actrices. Ce court-métrage doit son titre Momo au nom du chat. Il est le catalyseur en lançant la situation alors qu’il est en fait à peine aperçu. Il est cependant tellement adorable que Yu Jin ne pourra que craquer face à sa bouille. Momo est un court-métrage sympathique à visionner mais qui ne raconte pas grand chose donc je doute de le garder longtemps en mémoire.
Titre original: 연애담 / Yeonaedam Pays: Corée du Sud Genre: Drame romantique Durée: 99 minutes Sortie: 1er Mai 2016 (festival) / 17 Novembre 2016 (cinéma) Réalisatrice: Lee Hyun Joo Scénariste: Lee Hyun Joo Compositeur: Choi Yong Rak Directeur de la photographie: Kwon Yong Jik Sociétés de production: Korean Academy of Film Arts Casting principal: Lee Sang Hee (Yoon Jo), Abel Ryu (Ji Soo), Park Keun Rok (Young Ho), Im Sung Mi (Young Eun), Park Joo Hwan (Byeong Gi), Lee Da Yeong (Se Ah), Kim Jong Su (père de Ji Soo), Lee Ji Soo (Professeur de Yoon Jo)
Yoon Joo est une étudiante en arts. Elle élabore ses créations dans un petit atelier avec d’autres camarades de classe. Elle a été reconnue pour ses œuvres mais elle éprouve désormais des difficultés à trouver l’inspiration. En ce moment, elle travaille sur une sculpture à base d’objets de récupération pour sa cérémonie de fin d’études. Son professeur n’est pas très convaincu par ses idées et il l’aide beaucoup pour créer son œuvre finale même si cela s’éloigne de ce qu’elle pensait faire. A côté de ses études qui lui prennent beaucoup de temps puisque Yoon Joo a aussi des responsabilités au niveau de sa classe, elle exerce un petit travail pour avoir de quoi subvenir à ses besoins. Elle peint ainsi des bâtiments en cours de construction. Elle vit en colocation dans un petit appartement. Sa colocataire et propriétaire, Young Eun, se montre amicale envers elle, ne la pressant pas pour le loyer par exemple. Yoon Joo est donc une personne très occupée et qui ne s’est jamais vraiment intéressée à avoir une relation amoureuse.
Un soir, elle est intriguée par une femme rencontrée dans une épicerie. Cette dernière, Ji Soo, est serveuse dans un bar. Pour la remercier de l’avoir dépanné d’une cigarette, elle lui propose de lui payer un coup à l’occasion. Attirée par cette femme, Yoon Joo convaincra aisément ses amis de promo d’aller boire un verre avec elle dans le bar où travaille Ji Soo. Les deux jeunes femmes finiront par se retrouver seules et faire plus ample connaissance. Leur relation démarre ainsi très vite. Bien que Yoon Joo soit inexpérimentée, elle ne sera pas timide et Ji Soo saura la guider avec délicatesse.
Ji Soo
Young Joo
Le film suit ainsi leur histoire d’amour d’où le titre Our love story très bien choisi. Yoon Joo et Ji Soo forment un joli couple. Elles passent beaucoup de temps ensemble, parfois au détriment de leur travail ou de leurs études. Elles s’inquiètent pour l’autre et partagent leurs soucis sans pour autant intervenir dans la vie de l’autre. Elles sont très heureuses quand elles sont ensemble ou quand elles pensent à l’autre. Elles agissent en tant qu’amoureuses dans la rue ou dans des lieux clos. Ce n’est cependant pas la même chose quand elles sont auprès de leurs proches.
Yoon Joo révèle doucement son orientation sexuelle – ou plutôt le fait qu’elle aime une femme. Certains l’acceptent mais d’autres la rejettent. Quant à Ji Soo, elle n’a rien dit à son père qui espère qu’elle se marie prochainement. Aucune parole médisante n’est jamais prononcée mais le fait que l’homosexualité ne soit pas facilement acceptée se ressent à travers des silences, des non-dits ou des hésitations. Ji Soo et Yoon Joo ne vivent pas cachées et n’ont pas honte de ce qu’elles mais elles ne peuvent pas pour autant vivre facilement leur amour au grand jour et en parler à tous leurs proches.
J’ai trouvé la fin du film un peu abrupte quand elle est soudainement survenue mais je l’ai mieux comprise par la suite. Le film s’intéresse à l’histoire d’amour de ces deux femmes tout en explorant leurs vies. Elles commettent toutes les deux des erreurs dans leur relation dont des problèmes de communication. Yoon Joo s’est beaucoup trop impliquée dans cette relation, au point d’en oublier son art. Celui-ci est d’ailleurs un reflet de sa vie amoureuse. Quant à Ji Soo, elle ment, à elle-même et aux autres. Avant de pouvoir vivre une véritable histoire d’amour, elles doivent s’accepter tout comme accepter l’autre. Il n’est pas étonnant de ne pas savoir comment leur relation va se terminer puisque l’avenir n’est pas à écrit. A elles d’écrire leur histoire d’amour.
Les films de la réalisatrice Lee Hyun Joo abordent tous des relations amoureuses entre eux femmes. Our love story est son premier long-métrage. J’ai vu Lee Sang Hee dans plusieurs productions (Diary of a prosecutor, 20th century boy and girl, Mistress…) où elle interprète des rôles très différents avec brio. Je découvre vraiment Abel Ryu avec ce film, je l’ai aperçue dans quelques rôles secondaires. Les deux actrices partagent une belle alchimie et leur couple semble très réaliste.
Titre original: 앨리스 – 계절의 틈 / aelliseu: gyejeorui teum Pays: Corée du Sud Genres: Drame romantique Durée: 19 minutes Sortie: 16 juin 2016 Réalisatrice: Chae Gae Hee Scénariste: Kim Soo Jung Producteur: Kim Kyung Hwan Casting principal: Ryu Won (Da Joo), Jang Hee Ryung (Yoon Hye)
Yoon Hye et Da Joo sont deux lycéennes très proches. Elles sont dans la même classe et aussi assises l’une à côté de l’autre. [Petit aparté : En Corée du Sud, il est rare de pouvoir s’asseoir à la place de son choix. Les élèves peuvent être assis par ordre alphabétique, par classement ou bien par hasard.] Yoon Hye et Do Joo passent ainsi beaucoup de temps ensemble. Yoon Hye éprouve pour Da Joo des sentiments qui sont plus que de l’amitié. Elle ne dévoile cependant pas ce qu’elle ressent pour ne pas perdre son amie. Toutefois, elle peut de moins en moins cacher ses sentiments.
Les deux lycéennes discutent de sujets banals : les garçons, les études, la musique, l’homosexualité. Lorsque Da Joo se rapproche d’un garçon rencontré lors d’un rendez-vous arrangé, Yoon Hye ne peut plus rester indifférente et seulement féliciter son amie. Aucun sentiment n’est dévoilé mais des signes de jalousie et de rapprochement sont montrés.
I can’t think about anything right now, said Alice.
That’s all right, Alice. Later on, much later one, slowly think about it. What its name might be. What you’d like to name it.
Le titre « Alice » fait bien entendu référence à Alice au pays des merveilles. Il s’inspire cependant plus du manga Pandora hearts de Jun Mochizuki avec les personnages principaux d’Oz et d’Alice. Je n’ai pas lu cette œuvre donc je ne peux pas vraiment analyser le rapport de sens. Le court-métrage est parsemé de citations de ces personnages, insistant notamment sur le temps qui passe et les sentiments. La suite du titre « Crack of season » me semble ainsi faire référence à une éventuelle future relation amoureuse entre les deux jeunes filles. Le temps passe, les saisons changent et une petite ouverture permet de rêver à un autre avenir.
Alice asked: « Will I understand when I become an adult? »
« It’s not a matter of being a child or an adult, Alice », said Oz.
Titre original:미씽: 사라진 여자 / Missing: Sarajin Yeoja Titres alternatifs:Missing Woman, Missing: Lost Woman, Missing: Missing Child Pays: Corée du Sud Genres: Thriller, Mystère Durée: 100 minutes Sortie: 30 Novembre 2016 Réalisatrice: Lee Eon Hee Scénaristes: Hong Eun Mi, Lee Eon Hee Producteurs: Baek Hyun Ik, Kim Sung Woo Compositeur: Kang Min Kook Directeur de la photographie: Kim Sung An Société de production: Dice Film Société de distribution: Megabox Plus M Casting principal: Uhm Ji Won (Lee Ji Seon), Gong Hyo Jin (Han Mae), Seo Ha Nui (Jang Da Eun), Kim Hee Won (Enquêteur Park), Lee Sung Wook (Enquêteur Seo), Jeon Seok Chan (Enquête Nam), Park Hae Joon (Park Hyun Ik), Go Joon (Jang Jin Hyeok)
Missing était dans ma liste à voir depuis sa sortie car j’aime beaucoup les deux actrices principales. Pourtant, j’ai sans cesse repoussé son visionnage. Je me demande vraiment pourquoi puisque j’ai adoré regarder ce film. Missing est un thriller prenant parfaitement mené qui propose aussi – avant-tout ? – une critique sociale. De plus, je ne m’attendais pas à être autant émue.
Lee Ji Seon affronte juridiquement son ex-mari, un docteur, pour la garde de leur fille Jang Da Eun. Techniquement, c’est plutôt sa belle-mère qui souhaiterait élever sa petite-fille. Ji Seon est une employée contractuelle dans une compagnie de production où elle travaille des heures indues. Elle éprouve des difficultés à concilier sa vie professionnelle et son rôle de mère, elle jongle ainsi comme elle peut entre les deux. Elle a cependant récemment embauché une nourrice en la personne de Han Mae, d’origine chinoise, ce qui lui permet de respirer un peu.
Aux premiers abords, Han Mae semble être parfaite. Bien que jeune et ne parlant pas bien le coréen, elle arrive à calmer facilement Da Eun en lui chantant une berceuse. Elle s’occupe bien de l’enfant, qu’elle semble beaucoup apprécier, la traitant comme si c’était la sienne, tout en préparant aussi des repas pour la mère. Cependant, un soir que Ji Seon rentre tard du travail, Han Mae et Da Eun ne sont pas présentes dans l’appartement. Elle commence alors à s’inquiéter sans pour autant s’affoler. Elle commence par appeler la nourrice sur son téléphone mais celle-ci ne répond pas. Elle recherche alors la personne qui lui a présenté Han Mae et elle va à l’hôpital où Da Eun avait un rendez-vous pour avoir des informations. Tout ce qu’elle apprend ne calme pas son angoisse. La panique monte peu à peu. Il est alors temps pour Ji Seon de se rendre au commissariat de police pour déposer une plainte pour enlèvement. Sa situation actuelle l’empêche cependant d’aller jusqu’au bout puisqu’elle n’est pas en position favorable pour obtenir la garde de son enfant. Débute alors une recherche désespérée pour cette mère effondrée.
Les événements ne sont pas racontés de manière chronologique. L’intrigue principale est suivie sur plusieurs jours, où Ji Seon se décompose de plus en plus. Lors de son enquête personnelle, elle apprend de nouvelles choses sur Han Mae et découvre de nouveaux indices qui pourront peut-être la mener à elle et son enfant. Le passé de la nourrice est peu à peu révélé à travers son investigation. La police finit par être au courant de la disparition de Han Mae mais ce n’est pas grâce à eux qu’elle pourra être retrouvée. Les enquêteurs découvrent les mêmes informations que Ji Seon même si de manière différente. Ils les apprennent surtout grâce à elle puisque la traitant comme possible criminelle, ils enquêtent sur elle à travers visionnage de vidéos et pistage de téléphone. Elle est face à eux à plusieurs reprises, par exemple dans une salle d’interrogation ou dans une voiture de police. Cependant, elle trouve toujours moyen de leur échapper (même si sa position change au fil du film, passant de suspecte à victime). Sans parler d’incompétence de la police, les enquêteurs ne sont pas très doués. Je pense que c’est notamment pour accentuer la détresse de Ji Seon et sa quête éperdue. Heureusement, ils ne l’empêchent pas longtemps de chercher sa fille en se rendant compte qu’il y a peut-être plus derrière cette affaire qu’une mère qui cherche à cacher son enfant pour ne pas le donner à sa belle-famille.
Le mystère est ainsi habilement mené. Les indices apparaissent petit à petit, lors des découvertes de l’héroïne. Le suspense délivré par la réalisation est haletant. Le rythme est rapide et agité, avec des mouvements précipités et une musique prédominante, qui reflètent le désespoir croissant de Ji Seon. Cependant, il y a aussi des moments plus calmes. Certains sont angoissants comme quand Ji Seon attend des nouvelles, d’autres tristes quand l’histoire de Han Mae se dessine, et d’autres chaleureux quand Han Mae est vue heureuse.
L’investigation de Ji Seon et l’histoire personnelle de Han Mae emmènent le spectateur jusqu’aux coins les plus sombres de la Corée. Entre prostitution, trafic d’organes, arnaques (phising), racisme, sexisme… il y a des choses à dénoncer !
La réalisatrice Lee Eon Hee souhaitait dépeindre la réalité des femmes coréennes, comment les circonstances changent à différentes étapes de leur vie et le conflit intérieur subit entre chaque période de transition. Pour l’actrice Gong Hyo Ji (Han Mae), le film est sur deux femmes qui vivent toutes les deux seules dans un monde difficile et qui partagent leurs expériences à travers un facteur commun – l’enfant. Uhm Ji Won (Ji Seon) ajoute que leur pays d’origine et leur vie quotidienne est le résultat de leur environnement mais qu’elles sont fabriquées à partir du même tissu. [*]
Han Mae est une immigrante chinoise qui est venue en Corée du Sud dans l’espoir d’une vie meilleure. Elle a souffert beaucoup de choses, en raison de sa condition sociale et de son sexe. Si Ji Seon ne partage pas la même douleur, elles se ressemblent par bien des aspects. Toutes les deux sont des mères qui chérissent leur enfant, quelle que soit leur vie. Cependant, elles sont aussi, et surtout, des femmes. Comme le dit Uhm Ji Won, le film ne mène pas à un climax maternel. S’il commence par la maternité, il se termine par la féminité. [*] Elles doivent affronter un monde qui ne leur est pas enviable.
Ji Seon doit sans cesse faire face aux critiques parce qu’elle est une mère célibataire, qui travaille, et simplement parce qu’elle est une femme. Que ce soit par son patron, par son ex-mari, par le juge ou les avocats, tout signe de détresse est vu comme une faiblesse, ou pire encore, de l’hystérie. Elle est continuellement jugée et méprisée pour avoir simplement choisi de divorcer. Elle est considérée comme une mauvaise mère. Han Mae a elle aussi souffert d’abus, révélant notamment les problèmes d’immigration. Le mariage entre des hommes infirmes ou des paysans trop pauvres avec d’autres femmes asiatiques, notamment chinoises, s’est répandu ces dernières années. Ceux-ci sont généralement quadragénaires, pauvres, pas très gâtés par la nature. A cela peut s’ajouter des handicaps psychologiques ou physiques et une belle-famille envahissante qui ne désire que des petits-enfants – un garçon ! Les jeunes filles candidates sont quant à elles jeunes et jolies, pauvres et peu cultivées, ne sachant pas parler coréen et ayant des aspirations personnelles. Elles se retrouvent dans une culture inconnue, sans pouvoir communiquer, l’adaptation est donc très rude. De plus, elles n’ont pas les mêmes droits que les citoyens coréens. Elles dépendent de leur mari pour pratiquement tout. Elles n’ont donc aucun avenir ce qui peut les conduire à des actions désespérées dans les milieux clandestins.
Missing est loin d’être un simple thriller. Ce film dénonce les problèmes de cette société coréenne moderne où les femmes n’ont pas leur place si elles n’appliquent pas un schéma patriarcal archaïque mais malheureusement bien trop établi. La limite entre le bien et le mal est floue. Il est impossible de ne pas comprendre les motivations de ces deux femmes et de ressentir de la compassion pour chacune d’elles. Han Mae a été brisée par la cruauté des autres, de ces personnes profitant d’elle car elle est une femme, pauvre et étrangère de surcroit. Ji Seon survit plus qu’elle ne vit quotidiennement. Ces deux femmes se comprennent à travers cette situation tragique. Elles sont solidaires, dans la maternité, et dans l’adversité de leur condition féminine. Les femmes ne sont pas les victimes ou les faire-valoir dans ce thriller, elles en sont les héroïnes décriant une société les plaçant comme telles.
Uhm Ji Won et Gong Hyo Jin forment un duo formidable. La première incarne une mère en apparence fragile mais déterminée, qui fera tout son possible pour retrouver sa fille. Sa panique s’aperçoit à travers les tremblements de son corps et de sa voix ou de son regard désespéré. Sa résolution transparaît de la même manière, à travers ses cris et son investissement jusqu’à l’épuisement. Gong Hyo Jin incarne une jeune femme qui ne parle pas bien coréen, elle exprime alors ses sentiments avec brio grâce à ses expressions faciales.
Titre original: 디어 마이 프렌즈/ dieo mai peurenjeu Genre: Drame, Famille, Amitié, Comédie, Romance, Tranche de vie Episodes: 16 – 70 minutes Chaîne: tvN Période de diffusion: 13 Mai 2016 – 2 Juillet 2016 Diffusion: Vendredi et Samedi à 20H30 Réalisateur: Hong Jong Chan Scénariste: No Hee Kyung Casting principal: Go Hyeon Jeong (Park Wan), Kim Yeong Ok (Oh Ssang Bun), Kim Hye (Ja Jo Hui Ja), Na Mun Hui (Mun Jeong Ah), Park Won Suk (Lee Yong Won), Go Du Sim (Jang Nan Hui), Yun Yeo Jeong (Oh Chung Nam), Ju Hyeon (Lee Seong Jae), Sin Gu (Kim Seok Gyun) Site officiel
Synopsis : Ce drama suit la vie quotidienne de huit seniors dont Park Wan écrit les histoires, tout en essayant de vivre la sienne.
Dear My Friends
Life is really very beautiful, isn’t it?
J’attendais ce drama avec impatience dès son annonce en 2015 et on peut dire qu’il ne m’a pas déçu ! Pourquoi faut-il le regarder ?
Pour sa scénariste. No Hee Kyung a écrit en 2014 (déjà !) It’s okay, it’s love qui a marqué mon année. Le drama est magnifique (casting, histoire, réalisation…) et fait partie de mes favoris. Elle est aussi derrière Padam Padam… The Sound Of His And Her Heartbeats et That Winter, The Wind Blows – bien que je ne les ai pas encore terminés, leur début m’a beaucoup plu. On retrouve avec succès sa touche dans Dear my friends.
Pour son scénario tranche de vie. Le scénario de base est original puisqu’il y a très peu de dramas où l’on peut suivre le quotidien de protagonistes de plus de 60 ans, et encore moins huit personnages ! Par ailleurs, j’apprécie beaucoup tout ce qui est tranche de vie, sans intrigue complexe. Ce n’est pas pour cette raison que ce drama ne prend pas la peine d’étoffer son histoire. Chaque personne a son intrigue propre – même si elles peuvent être croisées.
When did we ever look at you this long?
Pour son réalisme. Beaucoup de personnages sont affectés par des malheurs mais cela reste malgré tout réaliste. Les personnages sont assez âgés et peuvent être sujets à la maladie, que ce soit un cancer ou la sénilité. La mort fait aussi partie du paysage, comme lorsque les amis se retrouvent et remarquent que les années passant, des disparitions surviennent.
Pour son casting. Les castings principal et secondaire sont exceptionnels. En tête d’affiche, Go Hyeon Jeong (What’s Up, Fox?, Daemul) ! En plus d’être magnifique, cette actrice est talentueuse. Le casting des vétérans est tout aussi formidable avec des têtes connues principalement pour des rôles de parents ou grands-parents, mes favoris étant Yun Yeo Jeong (What’s Up, Fox?) et Na Mun Hui (Glorious Day).
Pour ses caméos – qui n’en sont pas vraiment. Un caméo est l’apparition fugace d’un acteur célèbre et apprécié. Cela fait toujours plaisir au spectateur. Mais quand tu vois Jo In Seong (It’s okay, it’s love) apparaître dès le début de Dear my friends et commencer une histoire d’amour avec Go Hyeon Jeong, tu ne peux pas imaginer qu’il ne revienne pas ! Et heureusement, bien que son temps d’apparence soit réduit, il reste durant tout le drama. Tout comme Lee Gwang Su (It’s okay, it’s love) ! D’autres acteurs apparaissent mais ont moins de poids dans l’histoire : Daniel Henney (My Name Is Kim Sam Sun), Jang Hyeon Seong (Doctors), Seong Dong Il (It’s okay, it’s love, Reply 1988) – ce qui n’empêche pas de les apprécier.
Pour ses personnages. J’aime les personnages de No Hee Kyung. Ils bénéficient toujours d’un développement et apparaissent très authentiques. Ils sont plein de qualités et de défauts, pouvant parfois paraître pénibles mais étant au final attachants. Ils sont simplement humains.
Pour leur histoire. Chaque personnage est une entité à part. Si on les voit souvent ensemble, ils possèdent tous leur propre histoire. Leur cercle de relations n’est pas seulement restreint à ce groupe d’amis. Ils ont d’autres relations – amicales, familiales, professionnelles – et celles-ci, bien que brièvement montrées, font simplement partie de la vie. Les protagonistes ont une intrigue dans le temps présent – certains plus développée que d’autres – et des flashbacks permettent au spectateur de comprendre pourquoi ils sont devenus ainsi.
Pour leur amitié. Les personnages se connaissent depuis leur jeunesse. Certains sont des amis très proches, d’autres des amis fâchés… Les malentendus sont réglés et malgré des douleurs encore vives et des disputes non oubliées, cela est pardonné. Dans ce groupe de sept amis sexagénaires – auxquelles se greffent les deux autres protagonistes, tout le monde s’apprécie. Certains ont une relation plus duelle que d’autres mais l’amitié est présente pour tous.
Pour les relations parents-enfants. Plusieurs des protagonistes ont des enfants et ils ont tous quelque chose en commun. Ils s’aiment tous. Les parents se sacrifient pour leurs enfants et ne veulent pas les déranger. Les enfants pensent que leurs parents seront toujours là pour eux.
Pour sa réalisation. Elle est magnifique. Les décors sont notamment remarquables lorsque l’histoire se déroule en Slovénie mais la Corée du Sud regorge aussi de beaux paysages. Les scènes d’intérieur sont toutes aussi belles. La réalisation repose beaucoup sur le jeu et les émotions des acteurs qui sont parfois à nus.
Pour les émotions. Suivre la vie de ces personnages pendant 16 épisodes est une expérience intense. Tout semble si brut. Le spectateur ressent quantité d’émotions. Même lorsque les scènes ne sont pas tristes à proprement parler, un sentiment diffus de mélancolie est là. Tout n’est pas beau, tout n’est pas rose. Ces personnages ont vécu une vie difficile et c’est ce qu’ils veulent raconter. Ils ne se complaignent pas dans leur malheur. Le monde a changé depuis leur jeunesse et eux aussi. Ils sont parents, grands-parents, veufs/veuves, toujours célibataires. Mais ils sont surtout humains et ils vivent encore.
Pour la romance entre Park Wan et Seo Yeon Ha. Ils sont adorables. Ils s’aiment tellement. Pourquoi sont-ils séparés alors qu’ils éprouvent encore des sentiments forts l’un pour l’autre ? Ils sont conscients de l’importance de l’autre dans leur vie. Leur histoire d’amour – et les causes de leur séparation – est révélée doucement, distillée tout au long du drama. Elle est belle et triste. Les personnages se montrent égoïstes, surtout Park Wan. Cette scène [vidéo avec spoilers] poignante est représentative de leur relation.
Pour sa musique. Le drama est accompagné par une très jolie bande-son. Les OST présentent dans l’ensemble des tons doux et colorés.
Dear my friends est un drama avec une rare authenticité. Les personnages sont simplement des êtes humains que la vie a façonné ainsi. Maintenant, je veux lire le livre que Park Wan a écrit pour retrouver tous ces personnages !
Ressenti :★★★★★ (♥)
Article originellement publié le 13 août 2016 et retravaillé le 21 juin 2020.