Titre original: 바캉스 / Vacance Pays: Corée du Sud Genres: Drame, Famille, Comédie Durée: 24 minutes Sortie: 2014 Réalisatrice: Lee Hyun Joo Scénariste: Lee Hyun Joo Société de production: Korean Academy of Film Arts Casting principal: Lee Sang Hee (Su Young), Kang Jin Ah (Young Mi)
Lee Hyun Joo a réalisé le court-métrage Ordinary family en 2014 pendant qu’elle étudiait à l’académie coréenne des arts filmiques (KAFA). Lee Sang Hee (20th century boy and girl, Diary of a prosecutor) interprète le rôle principal, ; elle a par la suite travaillé de nouveau avec la réalisatrice pour son premier long-métrage en 2016. Elle partage l’écran avec Kang Jin Ah. Elles sont très naturelles ensemble. D’une durée de 24 minutes, ce court-métrage met en scène une famille dysfonctionnelle.
Young Mi & Su Young
Su Young et Young Mi sont deux femmes vivant à Séoul. Elles sont en couple depuis assez longtemps pour être complètement à l’aise avec l’autre. Elles prévoient de partir pour la première fois en vacances ensemble. Cependant, la veille de leur départ en vacances, Su Young apprend que son père est hospitalisé. Elle n’a pas d’autre choix que d’aller lui rendre visite dans sa compagne natale. Young Mi n’est pas très heureuse de cette nouvelle mais Su Young lui assure qu’elle ne sera absente qu’une seule journée.
Su Young découvre que l’accident de son père n’était pas grave et que celui-ci est à peine blessé. Il a toutefois une nouvelle à lui annoncer : lui et la mère de Su Young vont divorcer ; il va donc venir vivre avec elle à Séoul. Su Young est loin d’être enchantée par cette perspective. La situation de Su Young ne se règle pas rapidement ce qui contraint sa petite amie à la rejoindre. Su Young présente Young Mi comme une amie à sa famille mais leur nuit d’amour ne laisse planer aucun doute sur la nature de leur relation. Les secrets de chacun sont ainsi révélés par inadvertance. Su Young et Young Mi ne se cachent pas vraiment tout comme la mère de Su Young et son nouvel ami. Ils sont cependant dévoilés au grand jour lors d’une confrontation familiale lorsque Su Young explose.
J’ai beaucoup aimé ce court-métrage qui présente un couple établi fort sympathique. La durée du film ne permet pas d’entrer dans les détails mais leur relation paraît solide et les actrices partagent une forte alchimie. Le court-métrage aborde aussi la famille puisque le récit se focalise essentiellement sur les relations de Su Young avec ses proches. Les liens familiaux apparaissent réalistes ; les membres se cachent des choses pour ne pas blesser les autres mais s’aiment assez pour se pardonner et ne pas craindre d’être abandonné une fois la vérité révélée.
Le titre original du court-métrage est « Vacances » alors qu’il est connu internationalement par « Ordinary family« . En effet, dans le scénario de base, Su Young et Young Mi cherchent à partir en vacances ensemble. La fin donne raison à ce titre tout comme le court-métrage explique la traduction. J’ai beaucoup apprécié le dénouement où les différents personnages sont réunis et partagent un moment complice. Lorsque les crédits défilent, le spectateur ne peut que sourire en regardant cette famille profiter de l’instant présent avec ceux qu’ils aiment.
Titre original: 프라그마 Pays: Corée du Sud Genres: Drame romantique Durée: 16 minutes Sortie: 2014 Réalisatrice: Park Ji Hyun Scénariste: Park Ji Hyun Casting principal: Lee You Min (Yoo Hee), Cho Yun Ju (Joo Yeon)
Pragma est un court-métrage de Park Ji Hyun. D’une durée de 16 minutes, il propose une histoire d’amour entre deux jeunes femmes tout en montrant le rejet de la société auquel elles sont confrontées. Yoo Hee et Joo Yeon sont tombées amoureuses alors qu’elles étaient lycéennes. Elles sont vues souriantes, se retrouvant à l’intercours pour passer un peu de temps ensemble. Ce bonheur n’est que de courte durée puisque circule parmi les élèves un questionnaire de l’établissement leur demandant de dénoncer les élèves homosexuels. Je ne vous décris pas le choc que j’ai eu et la colère ressentie lorsque j’ai vu le gros plan sur ce document avec les traduction des premières questions. Cet effarement est partagé par nos deux héroïnes mais elles sont trop jeunes pour pouvoir résister. Joo Yeon essaye de convaincre sa petite-amie de ne pas s’inquiéter des propos de leurs professeurs mais Yoo Hee ne peut pas passer outre. Elle rompt alors avec Joo Yeon avant que sa famille ne soit prévenue et qu’elles soient toutes les deux exclues du lycée.
Joo Yeon et Yoo Hee
Joo Yeon et Yoo Hee
Yoo Hee et Joo Yeon se rencontrent par hasard quelques années plus tard. Elles retrouvent rapidement leur complicité d’antan. Yoo Hee a un petit-ami mais n’apprécie guère les marques d’affection de celui-ci. Elle essaye d’avoir une relation considérée comme normale mais ce n’est pas elle. Elle peut se montrer telle qu’elle est avec Joo Yeon. Toutes les deux sont adorables ensemble et échangent de nombreux baisers avec plaisir. Yoo Hee fait tout de même attention à son environnement comme le prouvent les nombreux regards qu’elle jette autour d’elle avant d’embrasser Joo Yeon. Elle a été blessée par ce qui s’est passé lorsqu’elle était adolescente et elle n’a pas oublié le jugement des autres. Elle devra ainsi choisir entre son petit-ami et la promesse d’une vie plus simple ou Joo Yeon et un avenir plus radieux.
Joo Yeon et Yoo Hee
Yoo Hee et Joo Yeon
Ce film est très court et propose une histoire peu approfondie. Il montre cependant une jolie histoire d’amour et permet d’aborder l’homosexualité en Corée du Sud. A l’école, les jeunes filles ne peuvent rivaliser face à la pression exercée sur elles. Une fois adultes, elles ont la liberté de choisir mais la situation n’est pas forcément plus simple puisque le poids de la société est toujours là. En grec, « pragma » signifie « un fait accompli ou en train d’être accompli » ou « ce qui existe ». Il est difficile d’analyser les intentions de la réalisatrice derrière ce titre. Je pense qu’elle souhaitait montrer que le passé de Yoo Hee et Joo Yeon existe et qu’il ne peut être effacé malgré ce qu’elles ressentent ou tout ce que les autres peuvent dire ou faire. La réalisatrice appuie le regard avec des gros plans sur des petits gestes : manger un chocolat, se tenir la main, etc. pour insister sur des moments simples mais importants. Il suffit de voir l’affiche du film. Pragma est certes trop bref mais il raconte une jolie romance lesbienne tout en critiquant le manque d’acceptation des homosexuels par la société. En 16 minutes, c’est plutôt pas mal.
Titre original:카트 / Kateu Pays: Corée du Sud Genre: Drame Durée: 110 minutes Sortie: 13 Novembre 2014 Réalisatrice: Boo Ji Young Scénariste: Kim Kyung Chan Productrice: Jamie Shim Compositeur: Lee Ji Soo Directeur de la photographie: Kim Woo Hyung Société de production: Myung Films Société de distribution: Little Big Pictures Casting principal: Yum Jung Ah (Sun Hee), Moon Jung Hee (Hye Mi), Kim Young Ae (Soon Rye), Kim Kang Woo (Dong Joon), Do Kyung Soo (Tae Young), Hwang Jeong Min (Ok Soon), Chun Woo Hee (Mi Jin)
Bienvenue client bien-aimé !
Le film Cart est une critique sociale, basé sur des faits réels. Ceux-ci ont aussi été transcrits dans le webtoon Awl de Choi Kyu Seok qui a ensuite été porté à la télévision dans le drama du même nom (Je ne le recommanderai jamais assez !). En 2007, la chaîne de supermarchés Homever, appartenant au groupe E-land (ils ont acquis les activités coréennes de Carrefour en septembre 2006 qu’ils ont renommés en Homever), a licencié des travailleurs temporaires, principalement des femmes, et les a remplacés par des employés externalisés pour contourner une nouvelle loi exigeant que les employés reçoivent le statut de travailleur régulier après une certaine période de travail au sein de l’entreprise. Les employés licenciés et les syndicats se sont mis en grève devant le supermarché pendant 512 jours jusqu’à ce que l’affaire soit réglée, certains employés étant réintégrés.
Le film ne se limite cependant pas à cet incident. Pour le réaliser, Boo Ji Young a étudié d’autres occurrences de ce type comme le sort du personnel de nettoyage irrégulier dans les principales universités coréennes, y compris Hongik et Yonsei.
C’est un problème intimidant, qui se produit beaucoup plus souvent dans chaque partie de notre société que nous ne le pensons.
Les problèmes de l’insécurité de l’emploi, des licenciements et des travailleurs temporaires sont un sujet universel qui dépasse les frontières de la Corée du Sud. Le film a été projeté pour la première fois au festival du film international de Toronto et les spectateurs internationaux ont été touchés par lui.
La compagnie de production Myung Films a travaillé sur ce film depuis 2008. Elle a envoyé un premier script à la réalisatrice Boo Ji Young en 2011 qui a voulu partager l’histoire de ces personnes ordinaires qui s’unissent et obtiennent du pouvoir. Elle a étudié ce problème pendant plusieurs années avant de réaliser ce film sorti en 2014. Elle a ainsi parlé à de nombreux employés impliqués dans des conflits de travail similaires. Lorsqu’elle a rencontré des employés ayant protesté contre Homever, elle s’est aperçue que la compagnie harcelait les travailleurs par diverses méthodes telles que la réintégration sélective et en forçant notamment les manifestants à compenser les pertes de ventes subies pendant la manifestation.
Le plus triste de tout cela est que ces actions de l’entreprise n’ont fait que creuser un fossé entre les manifestants. Lorsqu’ils doivent consacrer leur énergie à lutter contre l’entreprise, ils finissent par se battre entre eux.
Même si elle savait qu’elle n’avait pas le pouvoir de changer le système de travail ou d’apporter des changements politiques, Boo Ji Young espérait que grâce à ce film, les gens deviendraient plus conscients du problème et s’engageraient dans un dialogue. Pour elle, un réalisateur, en tant que créateur, doit être sensible à ce qu’il se passe dans la société et proposer un travail qui reflète les temps actuels.
Boo Ji Young décrit ainsi son film :
Cart raconte l’histoire des intérimaires d’un grand supermarché qui luttent contre leur licenciement abusif par leur entreprise. Unis par leur courage et leurs croyances fortes, des dizaines de femmes ordinaires changent la vie des autres.
Sun Hee travaille depuis cinq ans au magasin, espérant que son poste contractuel évoluera vers un emploi à temps plein qui lui a été promis plusieurs fois. Avec son mari absent qui travaille sur des chantiers maritimes durant plusieurs mois, Sun Hee a besoin d’un salaire stable pour subvenir aux besoins de leurs deux enfants. Elle est ainsi toujours disposée à travailler des heures supplémentaires. Hye Mi est une mère célibataire qui n’accepte pas de travailler plus qu’elle ne doit à l’entreprise.
Ces deux femmes, employées temporaires, reçoivent comme tant d’autres employées du magasin un SMS les informant qu’elles sont licenciées. L’indignation succède rapidement à l’incompréhension. Les hôtesses de caisse et les techniciennes de surface licenciées se réunissent ensemble pour protester contre l’entreprise (il leur reste quelques semaines sur leur contrat). Sun Hee, Hye Mi et Soon Rye, une femme de ménage, sont élues pour les représenter. Le syndicat de travail ainsi formé est ignoré par les patrons de l’entreprise. Après plusieurs entretiens où les trois femmes attendent des heures sans qu’aucun membre de la direction ne vienne pour discuter, elles doivent alors passer à la vitesse supérieure. Il est temps qu’on les écoute : une grève s’installe.
Les employées dont les contrats ont été résiliés tentent alors divers moyens pour se faire entendre : elles commencent par bloquer l’accès aux caisses ou au magasin avant d’installer des tentes devant le supermarché pour simplement signifier leur présence. Mais le combat avec l’entreprise est loin d’être égalitaire. Les patrons veulent simplement que le bruit cesse pour que leur chiffre d’affaires ne baisse pas mais ils n’ont aucunement l’intention de négocier avec le syndicat du travail. Ils ont embauché des employés précaires pendant des mois pour ne pas avoir à leur accorder un salaire décent et ils les ont licenciés pour réduire encore plus les coûts, en comblant les besoins en main d’œuvre avec une entreprise externe. De plus, ils ont avec eux la police puisque le mouvement de grève est illégal.
Ces femmes sont dans des situations très précaires. Elles occupent des emplois temporaires qui ne sont pas très bien payés et dont les nombreuses heures supplémentaires ne sont certainement pas dédommagées. Cependant, cet emploi est primordial pour elles. En effet, ce maigre salaire est parfois la seule source de revenus de la famille. Elles doivent subvenir aux besoins de leur famille, leurs enfants bien évidemment mais souvent aussi leurs parents ou leurs conjoints, qu’ils soient simplement à leur charge mais parfois aussi malades. Ces femmes sont donc sous le choc de leur licenciement soudain et abusif. Elles n’ont pas de soutiens ou de connaissances pour s’opposer à l’entreprise. Elles ont cependant elles-mêmes. En se regroupant, elles deviennent solidaires. Elles apprennent à se connaître, elles partagent leurs joies et leurs peines, en luttant ensemble.
Sun Hee et Hye Mi
Soon Rye et Dong Jun
Ces femmes sont plus tard rejointes par Dong Jun, un jeune directeur adjoint qui renonce à son emploi permanent, quand d’autres employés sont aussi touchés par cette crise. Il est alors élu comme dirigeant syndical. Il est dommage que cette lutte de femmes soit finalement réduite à être dirigée par un homme. Surtout qu’elles étaient principalement ignorées des autres avant que leur emploi soit aussi menacé… Cela se comprend toutefois car tous les employés ont peur de perdre leur travail. Ils veulent peut-être se montrer solidaires avec leurs collègues mais ils ont aussi leur famille à laquelle penser.
La lutte est difficile pour tous. Ils ne gagnent pas d’argent quand ils sont en grève. Celle-ci dure des jours, puis des semaines, puis des mois. Il était déjà difficile de vivre avant avec le peu d’argent qu’ils gagnaient mais désormais, sans aucune source de revenus, la situation est intenable. Certaines personnes, influencées par l’entreprise, sont alors réemployées. D’autres abandonnent et trouvent un autre emploi. Entre les coups pris par la police, le manque de revenus, les employés se demandent à plusieurs reprises combien ils sont prêts à sacrifier pour lutter pour la justice.
A travers Sun Hee qui ne s’était jamais battue pour elle-même, à travers toutes ces femmes sous-payées, à travers tous ces employés en situation précaire, la réalisatrice décrit le combat de ces personnes désespérées et sans défense contre des hommes assoiffés d’argent, ces hauts dirigeants qui n’ont aucune idée de leur situation. Ou justement, ils savent mais s’en moquent. Ils sont dans une société capitaliste où le profit est leur seule motivation. Licencier ces employés temporaires pour embaucher des employés traités encore plus injustement et précairement qu’eux leur permet de réaliser quelques économies. Et ces employés précaires, temporaires ou externes, ne peuvent qu’accepter ces postes peu enviables puisqu’ils ont besoin de cet argent. Le cercle vicieux continue.
Boo Ji Young met les femmes au centre de ses films. Il est à noter qu’elle est aussi encline à raconter des histoires de sororité. Dans Sisters on the road, Shin Min Ah et Gong Hyo Jin sont à l’opposé l’une de l’autre. Très distantes, un voyage leur permet de se (re)trouver. Seon Hee (Yum Jung Ah) et Hye Mi (Moon Jung Hee) ne sont pas de vraies sœurs mais sont aussi proches que telles. Très différentes l’une de l’autre, ce combat les rapproche et leur permet de sympathiser. La réalisatrice ne raconte pas spécialement des histoires sur des femmes ou des personnes dont la situation sociale est précaire. Elle est simplement intéressée pour raconter ce qui manque à la société.
Depuis mon mariage, j’ai profondément ressenti que les femmes sont socialement réprimées et, en conséquence, j’ai inventé des histoires concernant les faibles de la société. Je suis particulièrement intéressée par leur existence. Je voudrais donc continuer à parler des femmes qui vivent leur vie de manière indépendante.
Les femmes de ce film sont plutôt unidimensionnelle mais il est facile de s’attacher à elles et à leur cause. Leur lutte devient la nôtre. La fin du film peut paraître de premier abord un peu abrupte en laissant des éléments non résolus mais elle sonne au final juste. Le combat pour un emploi correct, l’égalité salariale, etc., n’est jamais terminé. De plus, la Corée du Sud a beaucoup d’avancées à faire concernant les droits du travail et de manifestation.
Titre original:제보자 / Jeboja Titre alternatif:The informant Pays: Corée du Sud Genres: Thriller, Mystère Durée: 114 minutes Sortie: 2 Octobre 2014 Réalisatrice: Im Soon Rye Scénariste: Lee Chun Hyeong Producteurs: Lee Choon Yeon, Nam Jung Il Compositeur: Lee Jun Oh Directeur de la photographie: Park Young Joon Société de production: Watermelon Pictures Sociétés de distribution: Megabox Plus M, M-Line Distribution Casting principal: Park Hae Il (Yoon Min Cheol), Yoo Yeon Seok (Shim Min Ho), Lee Geung Young (Lee Jang Hwan), Park Won Sang (Lee Sung Ho), Ryu Hyun Kyung (Kim Mi Hyeon), Song Ha Yoon (Kim Yi Seul), Lee Mi Do (Kang Hyo Jin)
Entre la vérité et le bien de la nation, quel est le plus important ?
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Le producteur de nouvelles télévisées Yoon Min Cheol cherche une exclusivité pour son programme de journalisme d’investigation PD Chase. Il reçoit un tuyau sur la plus grande clinique de stérilité de Corée du Sud, The Newman Medical, qui achète illégalement des ovules. Lors de son enquête, il découvre que Lee Jang Hwan, un scientifique très connu par ses expériences révolutionnaires de clonage de cellules souches embryonnaires humaines, semble être impliqué dans ce trafic. Il hésite par conséquence à s’attaquer à cette figure puissante qui est considérée comme un héros par le peuple et qui est soutenue par le gouvernement.
Yoon Min Cheol est alors contacté par un informateur anonyme qui affirme que les cellules souches soi-disant créées ne sont qu’affabulation. En effet, les recherches n’ont jamais abouties et les documents ont été falsifiées. De plus, les expériences s’avèrent contraire à l’éthique. Shin Min Ho, le lanceur d’alerte, est un scientifique qui a autrefois travaillé pour Lee Jang Hwan. Il n’a pas pu continuer ses recherches quand il a découvert cela cependant il ne possède aucune preuve. Yoon Min Cheol est alors bien décidé à révéler la vérité au public en dénonçant cette fraude scientifique.
Le film est basé sur un fait réel. Le scientifique Hwang Woo Suk a acquis une renommée internationale en 2004 après avoir prétendu avoir mené à bien des expériences de clonage de cellules souches embryonnaires humaines. En 2005, le lanceur d’alerte Ryu Young Joon, un ancien chercheur du laboratoire de Hwang, a révélé dans le programme PD Notebook de MBC les violations éthiques de Hwang ainsi que la fabrication des données. Cela a été confirmé par un groupe d’enquête du SNU en 2006. Les recherches de Hwang ont été discréditées. [1]
Quand j’ai pensé à cette histoire pour la première fois, j’avais beaucoup de possibilités pour la raconter. Je pensais pouvoir la dire d’un point de vue très scientifique, détaillant la façon dont la recherche sur les cellules souches pouvait être manipulée et fabriquée. Mais j’ai finalement décidé que je voulais la dire du point de vue d’un journaliste déterminé qui se bat pour faire connaître la vérité. J’ai essayé de rester aussi précise que possible sur la chaîne réelle des événements. En fait, les incidents eux-mêmes me semblaient tellement plus scandaleux, tellement que je sentais que je devais les atténuer pour mon film. Seuls deux aspects de ce film sont complètement fictifs […]. – Im Soon Rye [2]
Le sujet me semble plutôt bien respecté bien que romancé. Le film veut porter l’attention sur les médias. En effet, il montre son pouvoir. Le public croit inconditionnellement ce qui lui est montré. Les journalistes possèdent le devoir de montrer la vérité mais ils peuvent aussi la manipuler et ainsi contrôler les masses.
Chercher la vérité n’est pas important. Ce qui est important, c’est que les gens le croient déjà.
Le sujet de Yoon Min Cheol le mène à enquêter toujours plus loin. Il est d’abord parti d’un trafic d’ovules avant de s’attaquer à une fraude scientifique. Il est secondé par Kim Yi Seul dans son enquête. Le récit de Shin Min Oh dont il souhaite garder l’identité secrète pour le protéger n’est pas suffisant pour révéler la vérité car ils n’ont aucune preuve. Son enquête le mène à s’opposer à Lee Jang Hwan qui n’a pas gagné sa position actuelle sans donner de lui-même. Il a des liens avec des personnes puissantes – ah la corruption coréenne ! – qui lui fournissent des informations lorsque Yoon Min Cheol s’approche d’un peu trop près. De plus, ce dernier doit aussi obéir à ses supérieurs qui n’approuvent pas toujours ses recherches. Yoon Min Cheol est confronté plusieurs fois au choix d’abandonner son reportage mais il doit la vérité au public même si celui-ci le décrie.
La position de Shin Min Ho n’est pas non plus enviable. Sa fille est souffrante et les recherches de clonage de cellules souches embryonnaires humaines pourraient lui sauver la vie. Cependant, il sait que les expériences ont été trafiquées et il ne pas passer outre. Sa femme est elle aussi scientifique dans le même centre de recherche et leur relation prend un coup quand il décide d’être le lanceur d’alerte. Tout comme Yoon Min Cheol, il hésite à plusieurs reprises jusqu’à être même prêt à révéler son identité pour dénoncer cette supercherie. Un lanceur d’alerte ou whistleblower est une personne qui expose des informations secrètes lorsqu’elle a connaissance d’un danger ou d’un scandale. Elle prend des risques pour la cause qu’elle défend puisqu’elle met en jeu sa vie personnelle et qu’elle peut être poursuivie pénalement. Shin Min Ho met en péril son couple et sa carrière tout comme Yoon Min Cheol…
La vérité doit passer avant l’intérêt national, car la vérité sert finalement les intérêts nationaux.
Le film est sérieux et présente des tons sombres. Les personnages sont souvent graves. Il suffit de voir la palette de couleurs et les expressions des personnages sur les quelques images utilisées pour cet article. Le casting est impeccable. The whistleblower est un thriller prenant bien que moins épique que le laisse annoncer le trailer (Une minute ne peut se comparer à un film long de deux heures.). Voir des personnes essayant de trouver la vérité et lutter contre la société qui les aliène est toujours un sujet fort intéressant à suivre.
Titre original: 예쁘다 오만복 / yeppeuda o man bok Titre alternatif:Pretty Oh Man Bok / You’re Pretty, Oh Manbok / Pretty! Oh Man Bok Genre: Famille Durée: 75 minutes Chaîne: KBS2 – Drama Spécial Date de diffusion: 02 Mars 2014 Réalisateur: Hwang In Hyuk Scénariste: Kim Mi Hee Casting principal: Kim Hyang Gi (Oh Man Bok), Park Chul Min (Oh Dal Sung, le père), Ra Mi Ran (Nam Mi Soon, la mère), Na Hae Ryung (Oh Soon Bok, grande soeur), Shin Dong Woo (Oh Dae Bok, grand frère), Sazal (Mark), Lee Sa Ya (Leo, fils de Mark), Lee Ki Chan (Han Joon), Yoon Sun Woo (Han Joon), Noh Jung Ui (Kwon Ha Eun) Le regarder ?(VOSTEN)
Synopsis : Au décès de sa mère, Man Bok a été adoptée par une famille qui la considère comme leur propre fille et sœur. Un jour, elle entend à la TV une chanson que sa mère avait l’habitude de lui chanter et elle pense que le compositeur est son père. Elle décide alors de partir à sa recherche.
Oh Man Bok est une jeune fille pleine de vie, qui grandit choyée par sa famille adoptive. Elle souffre d’un problème de vue qui risque de nécessiter une opération coûteuse. Sa famille, très aimante, veut tout faire pour l’aider. Le père et la mère sont aux petits soins pour elle et recherche divers moyens pour l’aider. Le père consulte de nombreux docteurs pour trouver une solution et apprend l’anglais pour pouvoir lire des livres médicaux. La mère apprend – dangereusement – à conduire. Le frère et la sœur ne sont pas non plus en reste. Le premier tente toutes sortes de records pour remporter de l’argent et la seconde souhaite devenir célèbre. Mais avant tout, c’est une famille tout à fait normale – bien qu’un peu loufoque – où tout le monde s’aime et se respecte.
Trough the sad times and the good times, we should shed tears together, blow on each other’s scars, hug each other. That’s what makes a real family. – Le papa
Le film dépeint une famille aimante et chaleureuse où les personnages s’entraident. Cela est montré très tôt dans le drama avec les repas partagés et la présence d’un étranger, très intégré dans la famille. Il élève seul son fils, à la recherche de sa femme qui les a abandonné.
Oh Man Bok part à la recherche de son père mais lorsqu’elle le retrouve, elle ne lui révèle pas son identité. Elle ne peut que pleurer en le voyant. C’est une jeune fille très sensible. Elle n’est pas toujours certaine de ce qu’il faut faire – ce n’est qu’une enfant – mais elle le fait courageusement et avec tout son cœur.
Le film est centré sur Oh Man Bok. Il s’ouvre sur elle, un peu nerveuse d’être filmée mais souriante comme tout. Elle nous livre un moment de son histoire, entourée de sa famille aimante. Les personnages ne sont pas très nombreux et peu développés, Man Bok est l’héroïne de ce film.
J’ai beaucoup aimé la réalisation. Le drama introduit des scènes filmées, éclaircissant quelques aspects de l’histoire et permettant de mettre en lumière les personnages. Le drama suit avec brio son fil conducteur. Des éléments restent en retrait – forcément – mais le film se suffit à lui-même. Il raconte simplement l’histoire d’une jeune fille aimée et qui le sera toujours. Elle peut rechercher son père même si elle aime aussi sa famille. Pas de sentiments négatifs mais des larmes peuvent être versées face à l’histoire de Man Bok. Des larmes de joie, des larmes soudaines et inexpliquées.
You should never give up on loving your family.
Je ne connaissais pas l’actrice principale mais Kim Hyang Gi a déjà une belle carrière pour quelqu’un de si jeune. Elle s’en sort parfaitement dans ce drama. Les autres acteurs m’étaient peu familiers excepté Ra Mi Ran qui était dans Witch’s Romance.